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Grand-Est : « Corriger une erreur grotesque »… Quand le « Brexalsace » est plébiscité

Sept ans après leur création, faut-il rediviser les grandes régions ? Des sources prêtent à Emmanuel Macron l’intention de ressortir les ciseaux, dans le cadre d’une réforme institutionnelle, pour la Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, le Grand-Est et l’Occitanie. 20 Minutes a pris le pouls de ses internautes dans les régions concernées.

La réponse a le mérite d’être claire. Interrogés sur une éventuelle sortie de l’Alsace du Grand-Est, les lecteurs de 20 Minutes s’y montrent largement favorables. Parmi les 230 contributions reçues (et toutes lues avec attention !), à peine une quinzaine plaide pour le statu quo. « Il n’est jamais trop tard pour corriger une erreur aussi grotesque », lance d’entrée Romain.

« Avoir intégré l’Alsace dans cet immense machin qu’est le Grand-Est est une aberration géographique, historique, économique, financière et culturelle. Nous n’avons rien en commun avec les autres anciennes régions », écrit Pierre en résumant ici l’avis de nombreuses autres personnes. « Elle n’a rien à faire dans cette grande région qui coûte trop et dans les composantes ont trop de différences », prolonge François en mettant également en avant une « proximité avec le monde rhénan ». A l’inverse par exemple de l’ex Champagne-Ardenne, « plutôt penchée vers le bassin parisien » dixit Bruno.

« L’Alsace, son histoire particulière, ses spécificités profondes, ses traditions ancestrales, son dialecte savoureux, sa richesse concentrée ne sauraient être diluées dans une région plus vaste », ajoute Claude, dans l’un des nombreux témoignages qui insistent sur la forte identité des deux départements haut et bas-rhinois. « Nous avons une assurance maladie locale (qui fonctionne bien), un droit local, des traditions d’origine germaniques et formons une entité culturelle homogène », appuie Marie-Odile.

Plus largement, beaucoup en profitent pour dénoncer la réforme de 2016 « décidée dans un coin de table par un président (François Hollande) » d’après Raymond, très inspiré sur le sujet. « Dysfonctionnements importants, surcoûts dantesques (frais de déplacements, temps perdu…), éloignement des territoires (on l’a vu avec la pandémie), etc. Les grandes régions sont simplement trop grandes pour bien fonctionner », dénonce Jean-Christophe, en plaidant, comme Karl, pour « une collectivité à statut particulier, à l’image de la Corse ».

L’Alsace avec la Moselle ?

Née le 1er janvier 2021, la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) possède déjà des compétentes élargies, bien que réduites par rapport à celles du Grand-Est. Et bien loin de celles espérées par Bénédicte qui aimerait une entité avec « accès à une gestion autonome au sein de la République ». Car « l’accès à l’autonomie est pour moi un garant de plus de démocratie : lorsque les décisions politiques sont prises au plus près des citoyens, elles sont plus adaptées à leurs besoins et mieux comprises », ajoute-t-elle dans un argumentaire qui séduit également Roger. « Proximité, connaissance et prise de décision au plus près du terrain et adhésion populaire sont des facteurs reconnus de résilience et d’efficacité. Le périmètre alsacien possède ces atouts et est la bonne échelle pour les politiques publiques. »

D’autres, comme Alain, Christine et Daniel, verraient des frontières un peu plus larges à ce nouvel ensemble. « Il serait judicieux de rassembler l’Alsace et la Moselle qui partagent ensemble une histoire et des lois locales », propose le premier. La deuxième rappelle, elle, que « le Territoire de Belfort en faisait partie avant la guerre de 1870 ».

« On ne veut pas d’eux non plus »

Encore faudrait-il que les habitants de ces zones soient d’accord avec un tel rapprochement. Pas sûr au vu de quelques témoignages ! « La Lorraine doit revenir à sa configuration, nous n’avons rien de commun avec l’Alsace », lance Mohamed.

« Je suis Ardennaise et suis à 100 % pour le retour à la région Champagne-Ardenne et le "brexalsace". Ils ne veulent pas de nous ? Il faut qu’ils sachent qu’on ne veut pas d’eux non plus », ajoute Claire, véhémente mais pas isolée dans ce ras-le-bol. « Oui au retour des trois régions originelles car il est impossible de travailler avec les Alsaciens dont l’horizon est limité au Rhin et aux crêtes des Vosges. Mieux vaut vivre seul que mal accompagné », écrit Stan en revendiquant ses racines lorraines.

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