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Quand Facebook confond Bitche et “bitch”… et censure sans raison

Retirée fin mars avant d’être republiée mardi : la page Facebook de la ville de Bitche (en Moselle) est passée sous les fourches caudines de l’algorithme pointilleux du géant du numérique, qui a confondu le nom de cette commune avec l’insulte anglaise…

(AFP) - “Facebook a censuré notre page Ville de Bitche (…) Le 19 mars, Facebook nous a fait savoir (qu’elle) n’était plus publiée, au motif qu’elle est en violation des conditions applicables aux pages Facebook“, a indiqué dans un communiqué le maire de Bitche, Benoît Kieffer.

La ville a fait appel et la page a été republiée mardi, trois semaines après sa suppression, selon Facebook France, qui concède une “analyse incorrecte de la part de nos systèmes”, lesquels bannissent automatiquement les insultes sur les comptes. La page de Bitche est conforme aux règles de la plateforme, admet le réseau social.

Une mésaventure qui a toutefois eu le don d’agacer le maire, dont le communiqué a été rédigé avant la republication du compte : “le nom de notre ville semble souffrir d’une mauvaise interprétation”, référence peu flatteuse au mot anglais “bitch” (“salope”).

“The sons of Bitche”

La commune affirme avoir à plusieurs reprises interpellé Facebook pour qu’il rétablisse la page, avant de se résoudre à créer un nouveau compte, on ne peut plus neutre : “Mairie 57230”, le code postal de cette commune d’environ 5 000 habitants, célèbre pour son imposante Citadelle.

La responsable de la communication de la ville, Valérie Degouy, a rappelé aux médias locaux que la même mésaventure était arrivée il y a quelques années aux pages Facebook du golf ou de la Citadelle, réactivées ensuite.

“Ce qui arrive aujourd’hui à la Ville de Bitche démontre l’insuffisance et les limites des outils de modération que seul un regard humain peut apprécier”, tacle Benoît Kieffer. L’élu invite d’ailleurs le patron du géant du numérique, Mark Zuckerberg, à venir à Bitche pour “découvrir notre jolie cité fortifiée” et “honorer la mémoire de ses compatriotes américains qui, sous la bannière de la 100ème Division d’Infanterie, ont libéré Bitche en 1945”. Des “libérateurs qui se sont alors eux-mêmes surnommés, avec fierté et ironie, the Sons of Bitche“, glisse encore Benoît Kieffer.

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ℹ La page Facebook de la Ville de Bitche est à nouveau publiée. Facebook avait censuré notre page Ville de...

Publiée par Ville de Bitche sur Mardi 13 avril 2021
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