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Railcoop reliera bientôt la Lorraine et Rhône-Alpes en train

Relier en train la Lorraine à Lyon ou aux Alpes, sans passer par Paris, d'ici 2024 au plus tard : Railcoop en a désormais le feu vert. La société coopérative ne veut pas concurrencer la SNCF mais proposer une offre complémentaire aux lignes ferroviaires existantes.

La coopérative Railcoop, qui réunit citoyens, entreprises et collectivités locales, a eu le feu vert, fin décembre, de l'ART (Autorité de Régulation des Transports), pour exploiter, d'ici 2023-2024, six lignes de voyageurs. Parmi elles, deux passeront par la Lorraine : Thionville-Grenoble et Thionville-Saint-Etienne. En clair, les trains relieront Thionville, Metz, Nancy, Toul, Neufchâteau, Culmont-Chalindrey et Dijon, puis bifurqueront soit vers les Alpes et Grenoble, soit vers Lyon et Saint-Etienne. Des lignes qui seront opérationnelles d'ici 2023-2024. 

Huit heures de trajet environ

Railcoop qui fera voyager ses premiers clients le 11 décembre 2022 sur la ligne Bordeaux-Lyon, a indiqué que seuls deux allers-retours quotidiens sont pour le moment prévus entre la Lorraine et la région Rhône-Alpes. Cela représente 8 heures de trajets en train. « On ne se positionne pas sur la réouverture d'infrastructures ferroviaires : ces voies sont déjà circulables et circulées par d'autres trains. Nous recréons un service transversal, sans faire concurrence à la SNCF mais en venant en complémentarité de l'existant », a précisé Alexandra Debaisieux, la directrice générale déléguée de Railcoop dans des propos rapportés par France Bleu

Railcoop doit désormais dialoguer avec la SNCF afin de déterminer les horaires des trains. Cela pourrait s'avérer plus compliqué que prévu notamment sur l'axe Metz-Thionville. Cependant, les deux concurrents devraient trouver un terrain d'entente. « Ces trains de région à région, ce n'est pas le cœur de métier de la SNCF aujourd'hui. Et SNCF Réseau a tout intérêt à jouer le jeu, financièrement ».

On pourra aussi ne faire qu'une partie du voyage, par exemple un Metz-Nancy ou un  Thionville-Dijon. Mais comment intégrer ces trains, sur des sillons parfois déjà saturés ? Cela fera partie des discussions qui vont s'ouvrir avec SNCF Réseau, anciennement Réseau Ferré de France. "Effectivement, ces discussions seront plus difficiles pour certains axes, notamment Metz-Thionville", estime David Valence, le vice-président aux Transports de la Région Grand Est. "Mais ces trains de région à région, ce n'est pas le cœur de métier de la SNCF aujourd'hui. Et SNCF Réseau a tout intérêt à jouer le jeu, financièrement".

Les discussions doivent aussi s'affiner avec SNCF Réseau pour déterminer les horaires précis, le nombre de voyageurs envisagés, l'usage des voies en temps de travaux. Alexandra Debaisieux, elle aussi, est optimiste : "SNCF Réseau a un devoir de neutralité, ils sont très vigilants aujourd'hui. Au démarrage, il y a eu quelques difficultés. Mais aujourd'hui, ils se mettent en ordre de bataille pour accueillir de nouveaux opérateurs sur le réseau." Il faudra discuter aussi du matériel roulant : Railcoop doit acquérir des rames pour assurer ces deux lignes.

Le Grand Est, première région sociétaire de Railcoop

La Région Grand Est fait partie des 11.000 sociétaires de la coopérative : elle a même été la première région à entrer au capital. "Cet opérateur alternatif, qui va faire rouler des trains là où il y a des trous dans la raquette ferroviaire, c'est intéressant. C'était une façon de les soutenir, et d'envoyer un signal", explique David Valence. La Région a investi 300.000 euros. 

A l'avenir, la région Grand Est souhaiterait qu'un opérateur ferroviaire, Railcoop ou autre, se penche sur une  ligne Metz-Lille, qui passerait par les Ardennes.

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