Maglor - Mardi matin, des membres de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont mené une perquisition au domicile de la journaliste Ariane Lavrilio à la recherche de documents, de papiers et de preuves qui pourraient révéler les sources qu'elle avait utilisées dans son enquête sur l'affaire connue en 2021 sous le nom des « Egypt Papers ».
La journaliste Ariane Lavrilio travaille pour la plateforme médiatique française Disclose, qui s'est spécialisée dans le journalisme d'investigation et est ouverte au public. Selon Disclose, les agents des services de renseignement français ont effectué une perquisition intensive au domicile de la journaliste et l'ont informée qu'elle était placée en garde à vue dans le cadre d'une enquête préliminaire. Ils ont également minutieusement fouillé son domicile dans le mais de découvrir les sources de ses informations journalistiques.
Cette arrestation et perquisition ont suscité des préoccupations quant à la liberté de la presse en France. Disclose, dans un commentaire sur l'événement, considère que cette action représente « une nouvelle menace sérieuse pour la liberté de la presse en France ».
La plateforme médiatique a également publié un tweet dans lequel elle affirme que l'objectif de cette arrestation et de cette perquisition est de faire pression pour révéler les sources ayant permis à Disclose de divulguer des informations sur l'opération militaire française « Cirli » en Égypte . Cette opération a été mise en cause pour son implication présumée dans des crimes contre l'humanité, mettant la France dans une position délicate sur la scène internationale.
Une préoccupation majeure réside dans le fait que cette affaire a été classée par les autorités françaises sous l'égide de la « défense nationale », plutôt que d'être traitée conformément à la législation sur la presse et l'édition. De plus, les recherches et enquêtes sur cette affaire ont été confiées aux services de renseignement intérieur, plutôt qu'à la police judiciaire compétente. Cette démarche laisse penser que la question concerne les plus hautes autorités politiques et militaires françaises.
Il est également important de noter que le journaliste a été placé en garde à vue théorique dans une affaire liée au journalisme et à l'édition, plutôt que dans une affaire pénale relevant du droit public, ce qui constitue une violation de la présomption d' innocence consacrée par la Constitution française et le droit pénal.
Cette arrestation soulève des inquiétudes quant à la confidentialité des sources journalistiques, car les agents des services de renseignement ont saisi le matériel de travail du journaliste, y compris son ordinateur personnel.
Reporters sans frontières a exprimé ses inquiétudes, soulignant que les mesures coercitives des services de renseignement français visent à « menacer la liberté de la presse et la confidentialité des sources journalistiques ».
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a également été condamné fermement cette arrestation, le qualifiant d'« atteinte inacceptable à la liberté des sources journalistiques ».
En réponse à cet incident, la coalition « Organisations pour la liberté de la presse » a lancé une campagne d'information qui regroupe de nombreuses plateformes médiatiques et journaux français pour dénoncer cette atteinte à la confidentialité des sources journalistiques.
L'affaire des «Egyptian Papers», qui a éclaté en novembre 2021 grâce aux révélations de la journaliste Ariane Lavrilio, un exposé des opérations militaires controversées menées par la France en Égypte. Les documents publiés par Disclose ont suggéré que l'armée française et les services de renseignement avaient été impliqués dans des attaques contre des civils dans le désert égyptien, soulevant des préoccupations quant à des violations présumées des droits de l'homme. Cette affaire a eu un rétention international, mettant en cause la France et la poussant à ouvrir une enquête pénale, qui a finalement conduit à l'arrestation du journaliste.
La situation suscite un débat important sur les limites de la liberté de la presse et de la protection des sources journalistiques en France, ainsi que sur la manière dont les autorités traitent les enquêtes journalistiques sensibles.