
Maglor - Les relations entre la France et l'Algérie continuent de se tendre après le rejet par Alger d'une liste de ressortissants algériens expulsables de France. Cette décision a été qualifiée de « porte atteinte » aux intérêts de la France par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lors de ses déclarations du mardi 18 mars. En réponse, les autorités algériennes ont exprimé leur mécontentement, dénonçant un non-respect des accords bilatéraux signés entre les deux pays.
L'Agence algérienne de presse (APS) a lancé un appel à ouvrir un débat sur « la réciprocité et le respect des engagements signés », suggérant que cette situation pourrait mettre en lumière lequel des deux pays a le plus profité des traités existants. L'APS a aussi sous-entendu que certains responsables politiques français accusaient les autorités algériennes de ne pas honorer leurs engagements.
La question des biens immobiliers mis à la disposition de la France en Algérie a été mise en avant par l'APS, en réponse à cette montée des tensions. Le sujet a d'ailleurs été évoqué lors de la convocation de l'ambassadeur français à Alger, Stéphane Romatet, par les autorités algériennes la semaine dernière.
61 propriétés immobilières sous gestion française en Algérie
Le gouvernement algérien souligne qu'il existe une asymétrie dans le traitement des biens immobiliers entre les deux pays. En effet, la France disposerait de 61 propriétés en Algérie, louées à des prix symboliques. Parmi celles-ci figurent des sites stratégiques comme le siège de l'ambassade de France à Alger, qui s'étend sur 14 hectares, ainsi que la résidence de l'ambassadeur, « les Oliviers », une propriété de 4 hectares.
Ce débat sur les biens immobiliers intervient dans un contexte où Paris fait face aux menaces de la part d'Alger concernant une éventuelle suspension des accords de 1968. Ces accords confèrent aux ressortissants algériens un statut particulier pour circuler, séjourner et travailler en France, héritage des relations entre l'ancienne puissance coloniale et son ancienne colonie. La situation diplomatique semble donc loin de s'apaiser, avec des échanges de reproches qui risquent de durer.