Partager sur :

Fin des accords franco-algériens de 1968 et des passe-droits : les mesures d’urgence de Gabriel Attal contre le régime d'Alger

Gabriel Attal

Maglor - Dans une tribune publiée le 10 janvier dans Le Figaro, l'ancien Premier ministre français Gabriel Attal a exprimé sa vive inquiétude face à la montée de la tension entre la France et l'Algérie. Cette escalade fait suite à l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal, qualifiée par Attal de « prise d’otage », et aux actes de haine alimentés par des influenceurs algériens appelant à la violence sur le sol français. Pour l’ancien Premier ministre, ces provocations marquent un tournant dans les relations entre les deux pays et appellent à des mesures fermes.

Un contexte tendu et des provocations intolérables

L’arrestation de Boualem Sansal n’est qu’un des nombreux actes déstabilisateurs du régime algérien, selon Gabriel Attal. L’ancien Premier ministre dénonce aussi la propagation de discours de haine antisémites diffusés par des figures influentes algériennes sur les réseaux sociaux, incitant à la violence, au meurtre, et au terrorisme en France. Une situation que le gouvernement français, selon Attal, ne peut plus tolérer.

Le refus de l’Algérie d’accepter un influenceur algérien expulsé par la France, qui s’ajoute à une longue série de provocations, a renforcé le sentiment de défiance entre les deux nations. Attal souligne que depuis plusieurs années, le régime d'Alger met à l'épreuve la patience de la France, qui, selon lui, n'a plus à fermer les yeux sur ces dérives.

Un changement de génération et la fin de la rente mémorielle

Gabriel Attal prône un changement de cap dans la politique française à l’égard de l’Algérie. Avec l’arrivée d’une nouvelle génération de dirigeants, qui n’ont pas vécu la guerre d’Algérie ni l’ère de la décolonisation, l’ancien Premier ministre estime que la France peut enfin se libérer des charges historiques et des manipulations qui ont nourri le rapport franco-algérien pendant des décennies. L’heure est venue, selon lui, de mettre un terme à la « rente mémorielle » exploitée par le régime algérien.

Attal voit dans ce rajeunissement de la classe politique française une opportunité pour établir des relations franco-algériennes fondées sur le respect mutuel et non plus sur le chantage et les manipulations.

Les mesures d’urgence proposées

Face à ces dérives, Gabriel Attal appelle à plusieurs mesures d’urgence pour rétablir l’ordre et la dignité de la France. La première et la plus significative de ces mesures consiste à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968, qui, selon Attal, est devenu une « filière d’immigration » permettant à des ressortissants algériens de s’installer en France sans respecter les exigences d’intégration, comme la maîtrise de la langue ou les critères d’ordre public. Pour lui, cet accord, qui avait un sens dans le contexte post-colonial, est désormais un outil qui dessert la France et ses citoyens.

En outre, Attal plaide pour une réduction drastique du nombre de visas accordés aux Algériens, afin d'exercer une pression sur le gouvernement algérien, qui refuse d’appliquer les obligations en matière d’éloignement des étrangers en situation irrégulière. Une mesure symbolique mais efficace qui viserait à rééquilibrer les relations entre les deux nations.

La fin des passe-droits pour les dignitaires algériens

Un autre axe essentiel de la proposition d’Attal concerne les privilèges accordés aux hauts responsables algériens. L’accord de 2007, qui permet aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens de voyager librement en France, doit être revu, selon Attal. Il dénonce la situation où des dignitaires algériens viennent en France, se soignent dans ses hôpitaux sans payer leurs dettes, tout en méprisant les autorités françaises. Ce système, souligne-t-il, ne fait qu'alimenter le mépris de l'Algérie envers la France.

Une diplomatie rééquilibrée

Gabriel Attal envisage une « relation diplomatique rééquilibrée », fondée sur le respect des lois et des frontières françaises. Il appelle à une réponse forte mais mesurée face aux provocations du régime d'Alger, soulignant que la France, en tant que grande puissance, doit se faire respecter. Cette nouvelle approche ne doit pas être axée uniquement sur la répression, mais aussi sur la protection des intérêts économiques et stratégiques de la France.

Il propose aussi de recourir à des mesures économiques, comme l’augmentation des tarifs douaniers à l'égard de l'Algérie, pour faire pression sur le régime algérien. Ces mesures visent à encourager l’Algérie à adopter une politique plus respectueuse de ses engagements envers la France.

Pour Gabriel Attal, les récentes provocations du régime d'Alger ne peuvent plus passer inaperçues. La France, selon lui, doit mettre un terme à la « rente mémorielle » et aux stratégies de déstabilisation pour renouer des relations équilibrées avec l’Algérie, sur des bases de respect mutuel et d’intérêt commun. Ces mesures d’urgence, s’elles sont appliquées, pourraient marquer le début d’une nouvelle ère dans les relations franco-algériennes, fondée sur une diplomatie plus ferme et respectueuse des principes de souveraineté nationale.

Partager sur :