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Législatives françaises et extrémismes : L'un abandonne (Mélenchon), l'autre repart (Zemmour)

Législatives françaises et extrémismes : L'un abandonne (Mélenchon), l'autre repart (Zemmour)

Deux des candidats de l'extrémisme politique français, l'un de gauche et l'autre de droite, ont fait leur choix pour les législatives qui se profilent en France. Mélenchon a choisi d'abandonner Marseille. Zemmour tente de séduire l'électorat de Saint-Tropez.

(Avec AFP) - Le leader suprême des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a confirmé jeudi à Marseille qu'il ne se représenterait pas aux législatives dans sa circonscription des Bouches-du-Rhône, parachutant à sa place un fidèle, son directeur de campagne Manuel Bompard.

Mélenchon abandonne Marseille

Sans en dire plus, et sans présenter plus précisément Manuel Bompard, le leader insoumis l'a assuré: "On va gagner, et je serai Premier ministre". "Dans tous les pays d’Europe, on vote pour un Premier ministre, nous on élit un monarque. C'est pas pour autant qu'on est obligé d'oublier comment ça fonctionne la démocratie", a-t-il osé affirmer en oubliant toutes ses propres dérives.

Sans grand courage, Jean-Luc Mélenchon lègue donc à Manuel Bompard sa 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, dans le centre populaire de Marseille, qu'il avait décrochée en 2017 grâce à un taux d'abstention record de plus de 64 %.

Manuel Bompard, 36 ans, est lui originaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Né à Firminy (Loire), il a grandi dans la Drôme et a quitté très récemment Toulouse pour s'installer dans la circonscription. "Même si, avec la campagne, j'ai passé l'essentiel de mon temps à Paris", a-t-il concédé devant une poignée de journalistes. 

"Il est très bien, mais il est parachuté", s'est agacée Geneviève, 62 ans, Marseillaise pur jus, qui aurait préféré un profil avec une "légitimité locale" comme le militant Kevin Vacher, qui s'est énormément investi pour lutter contre le logement indigne après l'effondrement meurtrier de deux immeubles au coeur de la ville, en 2018, et dont le nom circulait. 

Docteur en mathématiques, directeur de campagne du leader insoumis lors des présidentielles 2017 et 2022, il fut ces derniers jours le négociateur pour LFI afin de sceller la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Député européen depuis 2019 (mandat qu'il devra abandonner s'il est élu), il avait été candidat aux législatives de 2017 en Haute-Garonne, où il avait été battu par une candidate LREM au second tour.

Zemmour lorgne sur Saint-Tropez

Après avoir longuement hésité, l'autre candidat extrémiste à la présidentielle Eric Zemmour s'est lancé jeudi dans le « combat » des législatives dans le Var, dans la circonscription de Saint-Tropez, malgré une élection qui s'annonce très difficile pour son camp. 

« Je ne me voyais pas mener le combat de l’arrière », a justifié en soirée l'ancien éditorialiste du Figaro et de CNews sur une plage à Cogolin, devant environ 200 partisans, parmi lesquels le maire ex FN de la ville Marc Etienne Lansade ou les anciens identitaires Damien Rieu et Jérémie Piano. 

La présidentielle « c'était un combat redoutable, cruel, parfois injuste, mais j'aime aussi ce combat et je reviens ici pour le mener », a ajouté Eric Zemmour. 

Le rival de Marine Le Pen a choisi une circonscription où le président du RN Jordan Bardella avait hésité à se présenter et où il a obtenu 14,7% des voix au premier tour de la présidentielle, contre 32,2% pour Marine Le Pen et 24,1% pour Emmanuel Macron.  

Au RN, Jean-Philippe Tanguy, ancien adjoint de la campagne de Marine Le Pen et candidat dans la Somme, dénonce la « candidature hors sol » d'Eric Zemmour. S'il « se présente, il part au carton », avait estimé mercredi Jordan Bardella. 

Le maire de Toulon et soutien d'Emmanuel Macron, Hubert Falco (ex-LR), a affirmé avoir un « haut-le-coeur à l'idée » que cette circonscription « puisse passer aux extrêmes ». 

Parisien, Eric Zemmour a finalement laissé ses lieutenants se lancer dans les quartiers chics de la capitale, Sébastien Pilard (ex-LR) dans la 14e circonscription (16e arrondissement) et Garen Shnorhokian dans la 4e (17e arrondissement). 

« En se présentant, Eric Zemmour court un risque: un score médiocre pourrait définitivement l'écarter de la scène politique », estime auprès de l'AFP l'ancien président du Front national Jean-Marie Le Pen, qui était favorable à une entente entre le RN et Reconquête!. 

Selon Guillaume Peltier, la campagne se fera sur les « questions identitaires, régaliennes et migratoires » et « l'union des droites et des patriotes ».  

 

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