Maglor- Staffan de Mistura, envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, accumule les échecs dans sa mission de médiation. Après son incapacité à résoudre le conflit en Syrie en tant que médiateur de l’ONU, il semble suivre le même chemin concernant le dossier du Sahara marocain, un conflit qui perdure depuis des décennies.
Un projet de "partition" du Sahara occidental a récemment été soumis au Conseil de sécurité de l'ONU, mais a été "catégoriquement" rejeté par les indépendantistes sahraouis. Le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, se disputent ce territoire stratégique depuis plus de cinquante ans. Cependant, toute suggestion de division est inacceptable pour le Maroc, qui considère la question du Sahara comme une affaire nationale non négociable. Sa proposition d’autonomie demeure l’unique solution soutenue par la communauté internationale.
Un Rejet Clair du Maroc
Le Maroc a toujours insisté sur sa souveraineté pleine et entière sur le Sahara, et toute suggestion de division est perçue comme une tentative futile de remettre en question cette réalité. En se penchant sur une proposition déjà rejetée, de Mistura semble méconnaître l’histoire et les positions solides du Royaume chérifien.
L’historien et professeur de relations internationales à l’Université Cadi Ayyad, Mohamed Ben Talha Dekkali, ne mâche pas ses mots en critiquant de Mistura. "Il semble répéter les mêmes erreurs qui l'ont conduit à échouer en Syrie. De Mistura montre une méconnaissance flagrante de l’histoire du Maroc et de sa nature en tant que nation unie", explique-t-il. Ben Talha rappelle que le concept de division, que de Mistura propose aujourd'hui, est en fait une vieille illusion déjà avancée par le régime algérien, qui, selon lui, continue à chercher des moyens de saboter l’intégrité territoriale du Maroc.
Une Stratégie Diplomatique Enrayée
D'un autre côté, l'approche de de Mistura est critiquée pour son manque de cohérence avec les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, qui appuient un règlement politique réaliste et mutuellement acceptable. Ces résolutions privilégient le plan marocain d'autonomie comme base sérieuse pour résoudre le conflit. Or, selon plusieurs observateurs, le médiateur onusien a échoué à maintenir une stratégie claire dans ce cadre, ce qui complique encore la situation.
Le professeur de relations internationales à l’Université Mohammed Premier de Oujda souligne également l’incapacité de de Mistura à aborder les questions essentielles. Au lieu de se concentrer sur des propositions irréalisables, il aurait dû insister sur la nécessité d’engager toutes les parties concernées, notamment l’Algérie, qui est un acteur central dans ce conflit. De plus, la situation des droits de l’homme dans les camps de Tindouf en Algérie, où des milliers de Sahraouis vivent dans des conditions précaires, mérite une attention particulière que de Mistura a omise de manière frappante.
Un Avenir Incertain
Face à ces multiples impasses, il devient de plus en plus clair que l'approche de Staffan de Mistura ne mène nulle part. Au lieu de rapprocher les parties pour entamer un dialogue constructif, il semble au contraire accentuer la méfiance. Son incapacité à proposer des solutions innovantes ou à maintenir une position cohérente met en doute son efficacité en tant qu’envoyé spécial. Pour beaucoup, il est désormais temps pour l'ONU de reconsidérer sa stratégie et de trouver des voies plus prometteuses pour sortir de l'impasse diplomatique actuelle.