
Maglor - Les relations franco-algériennes connaissent un nouvel épisode de crispation après un incident diplomatique impliquant l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali. Alors qu’Emmanuel Macron tentait d’apaiser les tensions entre les deux pays, une décision du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ravivé les frictions.
Récemment, lors d’un déplacement au Portugal, le président français avait adopté un ton conciliant vis-à-vis de l’Algérie, soulignant sa volonté de stabiliser les relations bilatérales. Pourtant, quelques heures plus tard, Bruno Retailleau a ordonné l’interdiction d’entrée en France de l’épouse du diplomate algérien, au motif qu’elle ne disposait pas de ressources suffisantes. Or, cette dernière avait présenté tous les documents requis, y compris une carte bancaire et un certificat d’hébergement.
Une décision qui fragilise la position de Macron
Cette mesure a été perçue comme une contradiction flagrante avec la ligne défendue par Emmanuel Macron. Certains analystes estiment même qu’elle pourrait être interprétée comme un camouflet pour le président, mettant en lumière un manque de cohésion au sein de l’exécutif. En donnant l’impression que son ministre de l’Intérieur agit de manière autonome sur un dossier aussi sensible, Macron voit son autorité fragilisée sur la scène internationale.
De leur côté, les autorités algériennes n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement. Selon l’agence de presse officielle APS, Alger considère cette décision comme un acte hostile et envisage une réponse ferme. Cet épisode s’inscrit dans un climat de défiance persistant, nourri par des tensions historiques et des désaccords sur des questions migratoires et économiques.
Un enjeu électoral pour Bruno Retailleau ?
Certains observateurs voient derrière cette prise de position de Bruno Retailleau une manœuvre politique en vue des élections présidentielles de 2027. En adoptant une ligne dure sur l’Algérie, il cherche peut-être à séduire une frange de l’électorat conservateur, particulièrement sensible aux questions migratoires et aux rapports de force diplomatiques. Cette posture pourrait aussi lui permettre de se positionner stratégiquement au sein de la droite française, notamment en vue d’une éventuelle candidature à la tête du parti Les Républicains.
Quelles que soient les motivations de Retailleau, cette nouvelle crise complique davantage le dialogue entre Paris et Alger. Alors que les tentatives de rapprochement peinent déjà à aboutir, cette décision risque de creuser un peu plus le fossé entre les deux pays et de rendre toute réconciliation encore plus difficile.