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Réforme des retraites : Le Sénat adopte le projet de loi

Réforme des retraites : Le Sénat adopte le projet de loi

Alors que la rue conteste toujours le projet de loi, mais avec des manifestants de moins en moins nombreux, le gouvernement a gagné la bataille des retraites au Sénat. La chambre haute, à majorité de droite, a adopté samedi la réforme par 195 voix contre 112 après dix jours de débats.

(AFP) - La Première ministre Elisabeth Borne n’a pas caché sa satisfaction après ce premier véritable succès législatif. « Une étape importante a été franchie », s’est-elle félicitée, convaincue qu’il « existe une majorité » au Parlement pour adopter la réforme. Le texte n’a en effet pas achevé son parcours législatif, un vote crucial l’attendant probablement jeudi à l’Assemblée nationale.

Le Sénat a donc bouclé samedi soir sa course contre la montre avec une journée d’avance sur l’échéance fixée à dimanche minuit. « Enfin, nous y voilà ! », s’est exclamé le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau qui a demandé au ministre du Travail Olivier Dussopt de transmettre un message à Emmanuel Macron : « Nous votons la réforme, mais nous ne votons pas (pour) lui ». A gauche, la sénatrice PS Monique Lubin, a fustigé quant à elle une réforme « brutale ».

En février, l’avalanche d’amendements déposés par la Nupes avait empêché l’Assemblée de se prononcer sur cette réforme, sans même parvenir à examiner l’article 7 prévoyant le recul de l’âge de départ de 62 à 64 ans.

Le coup d’accélérateur de Bruno Retailleau

Au Sénat, où LFI ne dispose pas d’élus, les débats ont toutefois été moins paisibles qu’attendu. Afin d’accélérer, Olivier Dussopt avait dégainé vendredi l’arme de l’article 44.3 de la Constitution, permettant un vote unique sur l’ensemble du texte sans mettre aux voix les amendements auxquels le gouvernement est défavorable.

L’examen du projet de loi a donc pu avancer au pas de charge, surtout après le coup d’accélérateur impulsé par Bruno Retailleau qui a renoncé samedi après-midi à présenter son amendement emblématique, qui demandait de supprimer les régimes spéciaux bénéficiant à certaines catégories de travailleurs, y compris pour les salariés actuels.

Une mobilisation qui s'essouffle dans la rue

Pendant que le Sénat concluait l’examen de la réforme, des centaines de milliers de personnes descendaient dans la rue lors d’une septième journée d’action, qui a nettement moins mobilisé que les six précédentes. Le ministère de l’Intérieur a dénombré 368.000 manifestants en France, soit moins que le 16 février, journée qui a le moins mobilisé depuis le début de la contestation le 19 janvier.

Après le Sénat, c’est désormais au tour de la commission mixte paritaire (CMP) d’entrer en scène. Elle réunira mercredi 7 députés, 7 sénateurs, et autant de suppléants dans une salle à huis clos du Palais-Bourbon avec l’objectif de parvenir à un compromis sur les mesures qu’Assemblée et Sénat n’ont pas votées dans les mêmes termes. Le camp présidentiel et la droite semblent avoir la main sur cette CMP, avec respectivement 5 et 4 titulaires chacun. Une nouvelle journée de manifestations est prévue en parallèle de la réunion.

Dans le meilleur des scénarios pour l’exécutif, si députés et sénateurs parviennent à un accord au sein de cette commission, le texte remanié devra être validé jeudi à partir de 9 heures au Sénat, puis à 15 heures à l’Assemblée. Ce dernier vote, s’il est positif, vaudra adoption définitive par le Parlement.

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