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Un coup de théâtre politique : Macron dissout l'Assemblée nationale et convoque des législatives anticipées

Macron-Assemblée

Maglor - Un drôle de lapin sorti du chapeau. Emmanuel Macron a surpris toute la France (y compris les siens) dimanche soir. Après la gifle reçue aux européennes, le chef de l’État a dissous l’Assemblée nationale et organisé des élections législatives anticipées, les 30 juin et 7 juillet prochains. « J’ai confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures », a-t-il écrit lundi sur X.

Habitué des coups tactiques, le président de la République a peut-être un plan en tête pour obtenir une majorité. Mais par quel trou de souris imagine-t-il sortir victorieux ?

En surprenant ses adversaires

Chez les macronistes, on veut voir dans cette annonce une reprise en main des événements. « Ça n’aurait jamais tenu comme ça un an. Le président avait le choix de laisser les choses en déliquescence et de laisser le RN prospérer, ou de reprendre la main face au choc. C’est ce qu’il a choisi, ne pas céder sous la pression et en revenir au peuple », veut croire François Patriat, le patron des sénateurs Renaissance.

Il suffisait de voir le flottement des cadres du Rassemblement national dimanche soir à leur QG pour comprendre que la dissolution (pourtant réclamée par le parti) n’était pas vraiment envisagée en interne. En prenant de court ses adversaires, Emmanuel Macron espère avoir un coup d’avance dans une campagne express d’à peine trois semaines.

En misant sur la division de la gauche

En juin 2022, Jean-Luc Mélenchon avait réussi un sacré coup stratégique en forgeant une coalition de tous les principaux partis de gauche. Cette union de la Nupes avait permis de n’avoir (quasiment) qu’un seul candidat par circonscription et de rivaliser avec le camp présidentiel et le Rassemblement national. Mais les derniers mois de cette alliance disparue ont été chaotiques, et Emmanuel Macron le sait. Il mise notamment sur des mois de divisions et d’engueulades à gauche sur l’Ukraine ou le conflit à Gaza.

Pourtant, lundi soir, socialistes, communistes, écologistes et insoumis se sont mis d'accord pour constituer ensemble un « nouveau front populaire ». Le but : « soutenir des candidatures uniques dès le premier tour » des législatives. Mais tout n'est pas réglé, loin de là : le programme, la proposition de Raphaël Glucksmann de pousser Laurent Berger à Matignon, ou encore la position de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas tranchées.

En cas de nouvel accord, les macronistes espèrent quand même en profiter et récupérer l’électorat ayant fui chez Glucksmann. « Il va y avoir un moment d’importante clarification. On verra ce que feront les électeurs qui ne voulaient pas être alliés avec LFI », assure Olga Givernet, députée sortante Renaissance de l’Ain.

En appelant au front contre le RN

Emmanuel Macron devrait prendre la parole cette semaine avant de partir au G7 en Italie jeudi. Comme il l’a esquissé dimanche, le président devrait une fois encore présenter son camp comme le meilleur « rempart » face au Rassemblement national. « Il y a eu un coup de gueule dimanche, mais est-ce que les Français veulent prendre le risque de voir le RN mettre en place son programme ? », soupire François Patriat.

« Les législatives sont une tout autre élection, on interroge les électeurs sur l’avenir de la France », ajoute Olga Givernet. « Il faut que chacun puisse prendre la mesure de ce que serait l’extrême droite au pouvoir ». Avec cette stratégie, le chef de l’État espère obtenir une majorité. Un coup politique risqué, critiqué jusqu’en interne, puisqu’il pourrait aussi faire du RN le grand gagnant du scrutin le 7 juillet prochain.

 

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