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L’Union européenne inscrit l’Algérie sur sa liste des pays à haut risque en matière de blanchiment et de financement du terrorisme

Maglor - 14 Juillet  2025 – Dans une décision à fort impact diplomatique et économique, la Commission européenne a mis à jour sa liste des pays et territoires tiers présentant des carences stratégiques dans leurs régimes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Parmi les dix nouveaux pays ajoutés, l’Algérie figure désormais sur cette liste sensible.

Cette inscription signifie que les transactions financières impliquant des entités algériennes feront l’objet d’une vigilance accrue de la part des institutions financières et entreprises opérant au sein de l’Union européenne. L’objectif : renforcer la traçabilité des flux financiers et limiter les risques de financement illicite, dans un contexte mondial marqué par une montée des circuits informels et des risques transfrontaliers.

Un contrôle renforcé des opérations algériennes dans l’UE

Dès l’entrée en vigueur du règlement délégué de la Commission, les entités européennes devront appliquer des mesures de contrôle rigoureuses lors d’opérations avec des partenaires algériens. Ces mesures incluent :

  • Une vérification renforcée de l’origine des fonds,
  • Un suivi plus strict des bénéficiaires effectifs,
  • Et, dans certains cas, un refus d’effectuer l’opération si le risque est jugé trop élevé.

Selon les autorités européennes, ces exigences visent à préserver l’intégrité du système financier de l’UE, tout en encourageant les pays concernés à renforcer leurs dispositifs nationaux de lutte contre la criminalité financière.

Une décision alignée sur les normes du GAFI

La mise à jour de la liste européenne reflète l’alignement stratégique de l’UE avec les recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), l’organisme international de référence en matière de LBC/FT. L’Algérie figure d’ailleurs désormais parmi les « juridictions sous surveillance renforcée », selon le dernier rapport du GAFI.

La Commission a précisé que cette décision a été prise après une évaluation technique approfondie, intégrant les données recueillies lors de dialogues bilatéraux, visites sur place, et en coordination avec les instances internationales compétentes.

Une pression pour des réformes nationales

L’inscription sur cette liste constitue un signal fort envoyé à Alger : il est impératif d’adopter rapidement des réformes structurelles pour améliorer le cadre légal, opérationnel et institutionnel de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.

Faute de progrès tangibles, les conséquences pourraient aller au-delà du simple encadrement bancaire : réduction des investissements étrangers, réputations ternies, allongement des délais de transfert de capitaux et retrait potentiel de partenaires économiques prudents.

Citation officielle

« L’identification des juridictions à haut risque est essentielle pour préserver l’intégrité du système financier de l’UE. Cette mise à jour reflète notre volonté d’alignement sur les normes internationales du GAFI. »
Maria Luís Albuquerque, Commissaire européenne aux services financiers

Contexte général

Outre l’Algérie, les pays suivants ont également été ajoutés à la liste : Angola, Côte d’Ivoire, Kenya, Laos, Liban, Monaco, Namibie, Népal et Venezuela. À l’inverse, plusieurs pays comme les Émirats arabes unis, Panama, Philippines ou le Sénégal ont été retirés, après avoir montré des progrès dans la mise en œuvre de leurs plans d’action.

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