
Maglor - Ce qui devait être une vitrine du savoir-faire algérien à Lyon s’est transformé en véritable chaos. Le Salon de l’Algérie, organisé ce week-end dans la capitale des Gaules, a été littéralement pris d’assaut par des milliers de visiteurs, dépassant largement les prévisions. À tel point que les organisateurs, complètement submergés, parlent d’une expérience « frustrante » et d’un événement « gâché ».
Un engouement inattendu... et ingérable
Dès les premières heures, les files d’attente se sont allongées devant l’entrée du salon, tenu dans un espace jugé trop petit au vu de l’affluence. L’événement, censé célébrer la culture, l’artisanat, la gastronomie et les opportunités économiques de l’Algérie, a rapidement été débordé par un public enthousiaste mais agacé par la désorganisation.
« C’est une honte. On attend depuis deux heures pour entrer. À l’intérieur, c’est l’étouffement total », confie une visiteuse, venue spécialement de Grenoble pour l’occasion.
Organisateurs dépassés : "On est dégoûtés"
Face à la foule, les équipes logistiques n'ont pas su faire face. Aucun système de billetterie clair, peu de sécurité, et une gestion approximative des flux ont provoqué une atmosphère tendue.
« On est dégoûtés. On a travaillé des mois sur ce salon, mais on n’avait pas prévu autant de monde. C’est au-delà de nos capacités », reconnaît l’un des membres de l’organisation, visiblement épuisé.
Certains exposants, venus d’Algérie, n’ont même pas pu présenter correctement leurs produits, étouffés dans la masse ou bousculés par la foule. Plusieurs ont quitté les lieux plus tôt que prévu, amers.
Une diaspora au rendez-vous, mais une image écornée
Le succès d’affluence prouve toutefois l’attachement profond de la diaspora algérienne à ses racines et son intérêt pour de telles initiatives. Mais au lieu de refléter une image positive, l’événement a laissé un goût amer.
« L’intention est bonne, mais l’exécution est catastrophique. C’est triste, car cela donne une mauvaise image, alors que l’Algérie a tant à montrer », regrette un entrepreneur franco-algérien venu établir des contacts professionnels.
Un rendez-vous à repenser
Face aux critiques, les organisateurs promettent de tirer les leçons de cette édition : « On n’avait pas les moyens d’un salon international, mais la passion était là. On espère pouvoir revenir dans de meilleures conditions. »
La communauté algérienne de France, elle, attend désormais un événement à la hauteur de ses attentes : mieux structuré, plus professionnel et capable d’honorer le potentiel de l’Algérie au-delà des symboles.