FR AR
Partager sur :

Accord franco‑algérien de 1968 : tensions et enjeux d’une reprise du dialogue

Tebboune-Macron-Maglor

Maglor - Alors que les relations entre la France et l’Algérie étaient sur la voie d’une reprise de dialogue, l’Accord migratoire de 1968 refait surface comme un point de friction majeur. Les pressions de certains partis français, notamment à droite et à l’extrême droite, menacent de perturber les efforts diplomatiques récents.

Un accord historique et toujours central

Signé le 27 décembre 1968, l’Accord franco‑algérien visait à organiser les conditions de séjour, d’emploi et de regroupement familial des ressortissants algériens en France.

Points clés de l’accord :

  • Dispositions dérogatoires par rapport au droit commun français de l’immigration.
  • Mise en place d’un régime spécifique pour les travailleurs algériens.
  • Évolutions successives : modifications en 1985, 1994 et 2001 pour adapter le texte aux réalités contemporaines.

Aujourd’hui, il reste un symbole historique et juridique de la coopération franco‑algérienne, mais son application est parfois contestée dans le contexte politique actuel.

La pression de l’extrême droite et ses conséquences

Depuis 2025, certains élus français, notamment du Rassemblement National (RN) et de la droite parlementaire, réclament la suppression ou la renégociation de l’accord. Ils dénoncent un « traitement de faveur » et une supposée inadaptation face aux enjeux migratoires actuels.

Conséquences potentielles :

  • Risque d’escalade diplomatique entre la France et l’Algérie.
  • Changements possibles dans les conditions de séjour et de travail des ressortissants algériens.
  • Impact sur la coopération sécuritaire et judiciaire bilatérale.

De son côté, l’Algérie, par la voix du président Abdelmadjid Tebboune, a rappelé l’importance de cet accord pour sa souveraineté et son équilibre diplomatique, rejetant toute remise en cause unilatérale.

Timeline et contexte

AnnéeÉvénement
1968Signature de l’Accord franco‑algérien.
1985Première modification pour adapter le texte aux évolutions migratoires.
1994Nouvelle révision liée aux crises migratoires en Europe.
2001Ajustements sur le regroupement familial et les conditions de séjour.
2025Pressions politiques en France pour renégocier ou dénoncer l’accord.

Chiffres clés :

  • Plus de 1,7 million d’Algériens résidaient en France en 2025.
  • Le regroupement familial concerne près de 15 % des entrées légales annuelles d’Algériens en France.
  • Les flux migratoires issus de cet accord représentent un impact économique et social non négligeable pour les deux pays.

Défis et perspectives

L’Accord de 1968 n’est pas seulement un texte migratoire : il incarne une mémoire historique, un équilibre diplomatique et un enjeu politique et social.

  • Pour la France : renégocier ou dénoncer l’accord pourrait compliquer les relations bilatérales et fragiliser les négociations sur d’autres dossiers (coopération sécuritaire, commerce, immigration légale).
  • Pour l’Algérie : maintenir l’accord est une question de souveraineté et de défense des droits de ses ressortissants.

La situation reste tendue, et les prochaines décisions parlementaires françaises seront scrutées de près à Alger. La question migratoire, symbolisée par l’accord de 1968, demeure donc un terrain sensible où diplomatie, histoire et politique intérieure se mêlent étroitement.

Partager sur :