
Alger met en scène son différend avec Paris et interdit le survol du pays aux avions militaires français. Pendant ce temps, Air France damne le pion à Air Algérie.
Selon les informations du Figaro, les avions militaires français ne seront désormais plus autorisés à survoler le territoire algérien, contrairement à ce qui était monnaie courante dans le cadre de l’opération Barkhane, afin de rejoindre le nord du Mali.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions entre Paris et Alger mis en scène par la nomenklatura algérienne qui entend exprimer son « rejet catégorique » de déclarations attribuées au président français Emmanuel Macron évoquant notamment « un système politico-militaire » au pouvoir à Alger (lafameuse nomenklatura).
Selon l'Etat Major des armées françaises, cette décisions « n’affecte ni les opérations ni les missions de renseignements » menées par la France au Sahel. Aucune inquiétude à ce stade, donc.
Pendant ce temps, Air France damne le pion à Air Algérie
Avions militaires français interdits, mais ... Sur le marché des vols entre la France et l’Algérie, la compagnie aérienne Air Algérie mord la poussière car elle est confrontée à une concurrence agressive de la part d’Air France et de sa filiale low cost Transavia.
On le savait depuis juin dernier : Air France a mobilisé ses avions gros-porteurs de type Boeing 777-300, capables de transporter 472 passagers par vol. C’est presque du double de la capacité du plus gros appareil de la flotte Air Algérie, à savoir l’Airbus A330-202 (262 sièges).
À compter du 5 octobre prochain, Transavia va également utiliser les gros avions de sa maison-mère Air France pour ses vols vers l’Algérie. Chaque semaine, trois vols Transavia au départ de Paris Orly seront opérés en Boeing 777-300.
Selon le journal français Les Echos, la compagnie low cost laissera les équipages d’Air France opérer les trois vols en utilisant un numéro de vol Transavia France depuis l’aéroport d’Orly.
Au total, ce sont donc 10 vols par semaine (7 pour Air France et 3 pour Transavia) qui seront opérés entre Paris et l’Algérie en Boeing 777-300, soit une offre de 4720 sièges et autant de capacité pour les vols retour.
La hausse de l’offre vient répondre à une forte demande sur le marché des vols entre la France et l’Algérie et cela en dépit de la réduction annoncée et critiquée par Alger de la réduction du nombre de visas. Mais il est vrai que celle-ci ne concerne que les visas de la nomenklatura algérienne qui dirige à Alger et vit dans les beaux quartiers de Paris.
« On va plutôt ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement », aurait affirmé Emmanuel Macron aux jeunes Franco-algériens qu’il a rencontrés. Il s’agit d’un « moyen de pression pour dire à ces dirigeants que si vous ne coopérez pas pour éloigner des gens qui sont en situation irrégulière et dangereux, on ne va pas vous faciliter la vie ». (voir ici).
Plus de 150.000 personnes ont voyagé de et vers l’Algérie. Le chiffre a été dévoilé, ce samedi 2 octobre, par la police aux frontières algérienne (PAF). Ces passagers ont été contrôlés, dans leur écrasante majorité, dans les aéroports d’Alger, Oran et Constantine, les trois seuls concernés par la réouverture partielle des frontières.