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L'Allemagne veut contrôler les dons étrangers aux mosquées

L’Allemagne veut réglementer les dons étrangers aux mosquées du pays afin de prévenir la propagation des idéologies fondamentalistes, a annoncé jeudi un quotidien local.

Le Parlement allemand réfléchit actuellement à instaurer un impôt de mosquée, comme il est d’usage déjà avec la taxe d’église dans le pays. L’Allemagne perçoit en effet un impôt d’église de toutes les personnes se déclarant être chrétiennes. Les recettes collectées par l’Etat sont ensuite partagées entre les catholiques, luthériens, et les autres églises protestantes.

Une mesure qui pourrait bientôt s’appliquer aux mosquées allemandes. Thorsten Frei, un député du parti démocrate-chrétien (CDU) de la chancelière Angela Merkel, a déclaré aujourd’hui au quotidien Die Welt qu’une taxe sur les mosquées était « une étape importante » qui permettrait à « l’Islam en Allemagne de s’émanciper des États étrangers ». De nombreuses mosquées allemandes, comme ailleurs en Europe, dépendent souvent de dons. Une pratique qui suscite des critiques et des inquiétudes quant à la diffusion d’idéologies fondamentalistes par les pays donateurs.

En mars dernier, Horst Seehofer, le ministre de l’Intérieur, avait même déclaré dans une interview que l’islam n’appartenait pas à son pays. Il avait ajouté qu’il souhaitait mettre fin aux « influences étrangères » qui, selon lui, envahissent l’islam allemand. Les musulmans seraient donc tenus de payer une surtaxe de 8 ou 9% sur leur impôt sur le revenu, qui serait ensuite redistribuée à divers groupes islamiques du pays. En Allemagne, la taxe pourrait concerner entre 4,4 et 4,7 millions de musulmans.

Plusieurs pays européens comme l’Autriche, la Suède et l’Italie utilisent déjà ce système de taxe religieuse pour le financement des institutions catholiques et protestantes.Le gouvernement fédéral a demandé à l'Arabie Saoudite et aux autres pays du Golfe d'avertir le ministère allemand des Affaires étrangères avant de faire des dons ou des subventions gouvernementales, a rapporté "Suddeutsche Zeitung".

Les services de renseignements allemands examineront les expéditeurs et les destinataires des fonds, selon la même source.

L'Allemagne est également préoccupée par la radicalisation des réfugiés bénéficiant d'une aide financière de l'Arabie Saoudite, notamment, a ajouté le quotidien.

Berlin a appuyé cette décision par un rapport confidentiel d'un groupe de travail du Centre berlinois de défense contre le terrorisme.

En 2015, le groupe a décidé de surveiller de plus près les "activités missionnaires" des États du Golfe en réponse à la crise des réfugiés.

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