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Sahara : Staffan De Mistura réaffirme le rôle de l’Algérie comme partie prenante au conflit

Staffan-de-Mistura

Maglor – septembre 2025. L’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara, Staffan De Mistura, a surpris par la clarté de ses propos. Dans une interview accordée le 5 septembre à l’Institut italien d’études politiques internationales (ISPI), il a affirmé que le différend du Sahara « oppose avant tout le Maroc et l’Algérie », qualifiant le Polisario de simple « groupe ».

Une rupture avec le discours algérien

Cette prise de position brise le narratif défendu depuis des décennies par Alger autour de l’existence d’un prétendu « peuple sahraoui » représenté par le Polisario. En désignant l’Algérie comme acteur central, De Mistura met fin à l’ambiguïté diplomatique entretenue par le régime algérien et confirme que la crise dépasse largement le cadre d’un mouvement séparatiste.

Le diplomate onusien a insisté sur la nécessité d’éviter une escalade « entre deux nations, le Maroc et l’Algérie », tout en réduisant le Polisario à un rôle périphérique. Ce choix de mots traduit un basculement significatif dans l’approche onusienne.

Une tendance confirmée par les résolutions de l’ONU

Cette lecture s’inscrit dans la continuité des évolutions récentes. La résolution 2756 du Conseil de sécurité, adoptée le 30 octobre 2024 avec seulement deux abstentions (Russie et Mozambique), cite à cinq reprises l’Algérie comme partie prenante devant contribuer activement au processus politique.

De même, le rapport du secrétaire général à l’Assemblée générale (A/79/229), couvrant la période du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024, mentionne des consultations formelles avec le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie, consacrant ainsi le rôle incontournable d’Alger dans le dossier.

Une victoire diplomatique pour le Maroc

Pour Rabat, ces propos constituent une avancée majeure. Ils valident la position marocaine selon laquelle l’Algérie est le véritable protagoniste du conflit et confortent la légitimité de l’initiative d’autonomie, que le Maroc présente comme la seule base sérieuse et crédible de négociations.

En parallèle, la réduction du Polisario au statut de « groupe » ou de milice soutenue par Alger fragilise encore davantage le discours officiel algérien et affaiblit la stratégie diplomatique d’Alger sur la scène internationale.

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