FR AR
Partager sur :

Blé tendre : l’Algérie sécurise une nouvelle commande stratégique

Maglor - L’Algérie vient de passer une importante commande de blé tendre estimée à 50 000 tonnes, à travers l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). L’appel d’offres, clôturé le 23 septembre 2025, s’inscrit dans une stratégie de sécurisation de l’approvisionnement national en céréales, un produit vital pour l’alimentation de la population.

Un volume symbolique mais stratégique

Si le volume annoncé reste modeste par rapport aux gigantesques commandes précédentes — plus de 800 000 tonnes en juin 2024 ou encore 1,17 million de tonnes en décembre 2024 — il n’en demeure pas moins significatif.
Ces “petites” importations permettent à Alger de réguler ses stocks et de répondre aux besoins immédiats en fonction de la conjoncture du marché international.

Des origines variées, des délais stricts

L’appel d’offres précise des livraisons échelonnées selon l’origine :

  • Europe : entre le 1er et le 15 novembre, puis du 16 au 30 novembre.
  • Amériques du Sud ou Australie : livraisons avancées d’un mois par rapport à ces fenêtres.

Cette flexibilité offre à l’Algérie la possibilité de diversifier ses sources d’approvisionnement, limitant ainsi sa dépendance à une seule région productrice.

L’Europe, fournisseur historique

L’Algérie s’approvisionne régulièrement en blé tendre auprès de plusieurs pays européens, notamment l’Allemagne, la Roumanie ou encore la Bulgarie. Toutefois, c’est la France qui a longtemps occupé la première place de fournisseur privilégié. Ces dernières années, les relations commerciales se sont complexifiées, et Alger a progressivement diversifié ses sources vers la mer Noire et la Russie. Néanmoins, la France demeure un acteur incontournable du marché céréalier maghrébin, et toute évolution de ses exportations vers l’Algérie reste un indicateur fort des dynamiques géopolitiques et économiques dans la région méditerranéenne.

Une dépendance persistante

Malgré les efforts du gouvernement pour renforcer la production nationale, l’Algérie reste fortement dépendante du marché international. Les importations de blé tendre dépassent régulièrement les 6 à 7 millions de tonnes par an, un chiffre qui reflète à la fois l’importance du pain dans l’alimentation des Algériens et les limites structurelles de l’agriculture locale.

Enjeux économiques et diplomatiques

Chaque appel d’offres de l’OAIC est scruté par les grands exportateurs mondiaux, car l’Algérie figure parmi les plus gros importateurs de blé au monde. Ces contrats ne sont pas seulement commerciaux, ils ont également une portée diplomatique, en consolidant les partenariats économiques avec l’Europe, la Russie, l’Amérique du Sud ou encore l’Australie.

Partager sur :