
Le match entre le CR Village Moussa (division nationale amateur) et le MC Alger disputé ce mardi 1e janvier au stade Rouibah-Hocine de Jijel, comptant pour les 16es de finale de la Coupe d’Algérie de football, a été émaillé d’incidents graves. L’arbitre a été obligé d’interrompre la partie après 30 minutes de jeu, suite aux nombreux jets de projectiles sur la pelouse, de la part des supporteurs de l’équipe locale. Avant l’interruption de la rencontre, le MCA menait par 3-0.
Désolant ! Regrettable ! Insoutenable ! Inexplicable ! Tels sont les qualificatifs pour décrire ce qui s’est passé hier au stade ‘‘Chahid-Hocine Rouibah’’ de Jijel, qui a affiché comble, à l’occasion du match CR Village Moussa-MCA comptant pour les 16es de finale de la Coupe d’Algérie.
Jets de pierres, pluie de fumigènes sur le terrain, violence dans les gradins, tentative d’envahissement du terrain et autres dépassements du genre, ont caractérisé cette rencontre annoncée pourtant comme une fête de football entre frères d’un même pays. Si sur le terrain tout s’est bien passé entre les 22 acteurs, tel ne fut malheureusement pas le cas dans les gradins où une partie des fans de l’équipe locale du CR Village Moussa, de vraies énergumènes, ont commencé à s’agiter et à mettre le feu aux poudres, dès que le Mouloudia a inscrit le 2e but par l’entremise de Souibah (17’). Les Algérois sont parvenus à ouvrir la marque dès la 5e minute de la rencontre suite à un penalty sifflé par l’arbitre Bouzerar suite à une faute commise par un défenseur du CRVM sur Souibah et exécuté par Bourdim avec succès. Le penalty a été contesté par les joueurs de l’équipe locale. Le MC Alger aggravera la marque en rajoutant un 3e but, œuvre d’un défenseur adverse contre son camp suite à une mésentente avec son propre gardien de but. A ce moment-là, les débordements se sont multipliés dans les gradins avec des voyous qui n’ont rien à voir avec le football qui ont aspergé la main courante et le terrain d’une avalanche de pierres, visant tous ceux qui s’y trouvaient, éléments du service d’ordre, joueurs, etc.
L’arbitre arrête la partie pendant un bon moment. Les forces de l’ordre sont contraintes de faire usage de bombes lacrymogènes pour éloigner les perturbateurs. Le match reprend. Mais, s’apercevant que les dépassements ont repris de plus bel et craignant sur la sécurité des joueurs, des officiels et même des supporters qui n’ont pas versé dans la violence, l’arbitre Bouzerar met un terme à la rencontre, alors que le chrono indiquait 46’. Une rencontre qui ne reprendra pas et qui n’ira pas au terme de la première mi-temps. Les fossoyeurs, on se demande pour quelles raisons, sont passés par-là pour transformer ce qui devait être une fête de football, en un véritable enfer. Un vrai cauchemar pour les vrais supporters, les joueurs, les staffs techniques et dirigeants des deux équipes et tous ceux qui aiment le football dont la vertu essentielle est le fair-play. Les incidents se sont poursuivis hors du terrain. Les fans mouloudéens ont été la cible de ses mêmes énergumènes qui les ont pris à partie. L’interposition des policiers chargés de maintenir l’ordre public a permis d’éviter le pire, c’est-à-dire mort d’homme, du moins jusqu’au moment où nous mettions sous presse. L’on compte de nombreux blessés parmi les supporters et les éléments du service d’ordre, qui ont été transportés à l’hôpital. A noter que de nombreux Jijelis se sont élevés et n’ont pas cautionné le comportement des responsables de ces incidents déplorables qui n’honorent point leurs hauteurs. Melit, le président du CRVM a annoncé sa démission après ce qui s’est passé, pour dénoncer ces dépassements qui n’avaient pas lieu d’être.
Pour sa part, Kamel Kaci-Saïd, le directeur général du Mouloudia n’a pas caché sa désolation au vu des graves dépassements survenus pour un simple match de football. Les gradins et le nouveau gazon synthétique du stade ‘‘Chahid-Hocine Rouibah’’ ont subi de sérieuses dégradations ! La justice et les instances du football et du sport national doivent se montrer intransigeants envers ses fauteurs de troubles pour mettre un terme à cette violence récurrente qui terni à chaque fois l’image de notre football. Ce n’est pas ça le sport ! Pourquoi toute cette haine ?!
Mohamed-Amine Azzouz (El Moujahid)