
Maglor - Le projet de loi de finances pour 2026, présenté par le gouvernement français, prévoit une modification majeure des conditions d’attribution des Aides personnelles au logement (APL). Selon les informations publiées par Le Figaro Étudiant le 15 octobre 2025, cette réforme viserait spécifiquement les étudiants étrangers, suscitant déjà de vives réactions.
Une réforme au nom du recentrage budgétaire
Jusqu’à présent, les APL sont versées par la Caisse d’allocations familiales (CAF) à tous les étudiants remplissant les critères de ressources, sans distinction de nationalité. Le projet du gouvernement introduirait une restriction importante : seuls les étudiants étrangers boursiers sur critères sociaux — ou bénéficiant d’une aide équivalente — resteraient éligibles. Les autres étudiants étrangers en seraient exclus dès l’année universitaire 2026-2027.
Le ministère de l’Économie et des Finances justifie cette mesure par la nécessité de maîtriser les dépenses publiques et de concentrer les aides sur les bénéficiaires jugés « prioritaires ». Cette disposition s’inscrit dans un ensemble plus large de réformes budgétaires touchant les politiques sociales, notamment celles liées au logement.
Des étudiants étrangers particulièrement concernés
En 2024, plus de 110 000 titres de séjour “études” ont été délivrés en France, selon le ministère de l’Intérieur. Les étudiants étrangers représentent environ 15 % de la population étudiante, d’après Campus France. L’exclusion des APL pour les non-boursiers pourrait donc toucher plusieurs dizaines de milliers d’étudiants, souvent déjà fragilisés par un coût de la vie élevé et des conditions de logement difficiles.
L’Union nationale des étudiants de France (UNEF) a réagi vivement, estimant que cette mesure « fragilisera encore davantage les étudiants étrangers déjà confrontés à des loyers et des charges trop élevés ». Le ministère de l’Enseignement supérieur n’a, pour l’heure, pas détaillé les modalités d’application, notamment pour les étudiants déjà installés avant 2026.
Un calendrier législatif encore incertain
Le texte du projet de loi de finances 2026 doit encore être débattu à l’Assemblée nationale et au Sénat. Des amendements pourraient venir modifier, préciser ou supprimer cette disposition. Si elle est adoptée en l’état, l’entrée en vigueur serait fixée au 1er janvier 2026, avec une application effective sur les versements d’APL à partir du second semestre 2026-2027.
La CAF et la MSA devront adapter leurs systèmes informatiques pour prendre en compte ces nouveaux critères d’éligibilité. Les universités et établissements d’enseignement supérieur recevront également des consignes pour informer les étudiants étrangers concernés.
Aucune mesure compensatoire annoncée
À ce jour, le gouvernement n’a pas annoncé de dispositif alternatif pour les étudiants exclus des APL. Seules les aides locales, régionales ou municipales pourraient constituer un soutien ponctuel, selon les politiques propres à chaque territoire.
Le ministère de la Transition écologique, en charge du logement, a confirmé que cette réforme s’inscrit dans une logique de rationalisation des dépenses publiques, sans communication supplémentaire sur d’éventuelles compensations.