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Portugal : la fin de la régularisation des sans-papiers, un signal inquiétant pour les immigrés en Europe

Portugal - Immigration

Maglor - Le Portugal a récemment mis fin à sa politique de régularisation des sans-papiers, une décision qui touche directement des milliers d’immigrés installés dans le pays. Cette mesure, appliquée depuis le 3 juin 2024, marque l’arrêt d’un dispositif qui avait pourtant permis à de nombreux travailleurs étrangers de sortir de la précarité et d’obtenir un titre de séjour européen.

La fermeture d’une voie d’intégration

Jusqu’alors, le Portugal se distinguait par une démarche jugée accessible et pragmatique. À travers la plateforme en ligne « Manifestação de Interesse », les immigrés pouvaient déposer une demande de régularisation avec des conditions relativement souples : présentation d’un casier judiciaire, preuve d’entrée sur le territoire (parfois un simple ticket de transport) et justificatif d’une activité professionnelle déclarée d’au moins 12 mois.

Ce processus avait permis à des milliers d’étrangers, parmi eux de nombreux ressortissants du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et d’Asie, de régulariser leur statut et de s’intégrer dans le marché du travail portugais. La fermeture soudaine de cette procédure a plongé dans l’incertitude ceux qui espéraient encore en bénéficier.

Une précarité accentuée

Pour de nombreux immigrés, la régularisation représentait la possibilité de sortir de l’ombre, de travailler légalement et de vivre avec dignité. Désormais, ceux arrivés après l’arrêt de la plateforme se retrouvent dans une impasse, exposés à la précarité et à l’instabilité administrative. Certains témoignages évoquent des situations de détresse, notamment pour ceux qui comptaient sur cette démarche pour accéder à des droits fondamentaux comme l’emploi, le logement ou la santé.

Un contexte européen de durcissement

La décision portugaise s’inscrit dans une tendance plus générale observée à travers l’Europe. Les politiques migratoires se durcissent, avec des critères de plus en plus restrictifs et des refus fréquents, même dans des secteurs confrontés à une pénurie de main-d’œuvre. Plusieurs pays, dont la France, connaissent également des tensions diplomatiques avec certains États d’origine, compliquant encore davantage les démarches de régularisation.

Pour de nombreux immigrés, cette évolution politique signifie une vie plus fragile, marquée par la peur de l’expulsion et l’impossibilité d’accéder à une stabilité professionnelle et sociale.

Quelles alternatives pour l’avenir ?

Face à cette fermeture, les associations de défense des droits des migrants appellent à la mise en place de nouveaux mécanismes de régularisation plus humains et plus adaptés à la réalité économique et sociale. Elles rappellent que les immigrés participent activement au développement des pays européens, notamment dans des secteurs clés comme la construction, l’agriculture, la santé et les services à la personne.

La décision du Portugal apparaît donc comme un signal d’alarme : l’Europe se ferme un peu plus à des milliers de travailleurs qui aspirent simplement à vivre et contribuer légalement.

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