
Maglor - À la suite du sommet arabe-islamique extraordinaire de Doha, la question des relations entre Israël et le Maroc se pose avec une acuité renouvelée. Entre condamnations arabes des actions israéliennes et contraintes stratégiques marocaines, le Royaume semble naviguer entre solidarité régionale et impératifs diplomatiques.
Doha condamne fermement l’agression israélienne
Le sommet de Doha a exprimé une condamnation unanime de l’attaque israélienne contre le Qatar, qualifiée d’« agression illégitime » et « acte de violence inacceptable ». Les pays participants ont réaffirmé leur solidarité avec Doha et insisté sur la sécurité collective des États arabes et islamiques.
Maroc : équilibre entre stratégie et principes
Malgré les tensions régionales, le Maroc reste attaché à ses accords avec Israël et aux liens stratégiques avec les États-Unis. Selon Khalid Chiyat, expert en relations internationales, « rompre ces accords serait très difficile pour le Maroc, car ils servent des intérêts nationaux essentiels, notamment dans la question du Sahara et le renforcement de la position internationale du Royaume ».
Chiyat ajoute que, si moralement ces relations peuvent paraître problématiques, elles représentent une nécessité stratégique, tant que le cadre arabe intégré et solide permettant de repenser ces relations n’est pas établi.
Une pression éthique et politique
Abdelhafid El Younsi, spécialiste en sciences politiques, critique fermement les actions israéliennes à Gaza et en Cisjordanie, évoquant des violations graves des droits des Palestiniens et des menaces sur la souveraineté arabe. Il estime que le sommet de Doha ne répond pas pleinement aux dangers, et que des mesures diplomatiques ou économiques pourraient être envisagées pour contrer l’agression israélienne.
Pour autant, El Younsi reconnaît que le Maroc est contraint par les Accords d’Abraham et ses relations avec les États-Unis, ce qui rend improbable toute rupture immédiate avec Israël.
Vers une diplomatie pragmatique
Le dilemme marocain illustre la tension entre considérations éthiques et intérêts stratégiques. Le Royaume condamne les violences et soutient la solidarité arabe, mais préfère préserver ses accords avec Israël pour protéger ses intérêts régionaux et internationaux.