
Au Maroc, le Bulletin officiel vient de publier l’arrêté relatif à l’application de l’article 2 de la loi relative à la protection des personnes des chiens dangereux sur la base d’une décision des ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture complétant la loi relative à l’élevage et à l’importation de chiens réputés dangereux.
Cette décision porte sur six races de chiens dont l’acquisition, l’importation ou encore l’élevage sont punis par des peines de prison pouvant aller de « 2 à 6 mois de prison » et d’une amende « de 5.000 à 20.000 dirhams ».
Les six races interdites sont le Staffordshire Bull Terrier, l’américain Staffordshire Terrier, le Pitbull, le Mastiff, le Boerboel ou encore le Tosa.
L’article 2 de la loi relative à la protection des personnes considère comme dangereux « tout chien qui de par sa race ou sa morphologie est caractérisé par une férocité dangereuse pour l’être humain ».
Cette loi, rappelle-t-on, a été adoptée en 2013 par le parlement et punit l’acquisition, l’élevage ou la possession des chiens susmentionnés.
Le même texte de loi stipule que toute personne dont le chien a causé une infirmité à autrui de par sa négligence est passible de « un à trois ans d’emprisonnement et d’une amende de 1.200 à 10.000 dirhams » et de 2 à 5 ans de prison ferme et d’une amende de 1.200 à 10.000 dh au cas où l’animal provoque la mort de sa victime.
La race du Staffordshire Bull Terrier a été spécifiquement élaborée au fil des croisements afin d'obtenir un chien taillé pour le combat. Dans l'Angleterre du 19e siècle, les affrontements canins étaient en effet très populaires. Le Staffordshire Bull Terrier est le fruit du croisement entre le Bull And Terrier (lui-même issu du croisement entre l'Old English Bulldog et différentes variétés de Terriers) et l'Old English Terrier. Progressivement, il est passé du statut de chien de combat à celui de chien de compagnie, son tempérament s'adoucissant d'une génération à l'autre grâce à l'interdiction des joutes canines au Royaume-Uni. Le standard de la race a été établi le 24 juin 1987.
L’American Staffordshire Terrier est le fruit d'un croisement de races de bulldog et de différents terriers. Souvent confondu avec son ancêtre venu d'Angleterre. Ce n'est qu'au début du XXe siècle que des éleveurs américains développent sa lignée en mélangeant des races. Ces derniers en ont aussi fait une plus grande variété avec notamment l'incontournable Pitbull (utilisé comme chien de combat à l'époque). Il a été reconnu en 1936 par l'American Kennel Club sous le nom de Staffordshire Terrier. Pour ne plus le confondre avec son ancêtre anglais, il a été reconnu en 1972 sous un nom plus en rapport avec ses origines : l’American Staffordshire Terrier.
Le Pitbull apparaît vers la fin du 18e ou le début du 19e siècle. À l’époque, la race devait affronter des taureaux dans une arène ou combattre des ours dans une fosse. Plus tard, les combats de chiens ont été organisés, avec la participation du Pitbull. Ces combats à mort ont contribué à forger l’image carnassière de ce chien. Lorsque ces affrontements mortels ont été interdits par la loi, la race a commencé à être domestiquée. Des éleveurs l’ont même choisi pour protéger leurs animaux contre les bêtes sauvages.
Le Mastiff est un symbole de vaillance depuis des millénaires. Certaines histoires contant son origine datent de plus de 2 500 ans. Mais la plus courante remonte à l’an 55 avant J.-C., lorsque César et ses troupes ont envahi l’Angleterre. Ses légions ont alors été obligées d’affronter des molosses dont le premier type arborait un aspect proche du BullMastiff, tandis que la seconde espèce aurait présenté la physionomie typique du Mastiff. La puissance de cette seconde race méconnue des Romains faisait paraître leurs propres molosses comme de simples toutous de compagnie. Une fois les îles britanniques conquises, les légions de César décidèrent d’embarquer ces machines de guerre avec eux. Ils en firent des bêtes de cirque et de combat qui devaient affronter des éléphants et animaux plus féroces encore. Ce sont ces chiens à l’exceptionnelle force qui ont engendré la race aujourd’hui connue sous le nom de Mastiff.
Originaire d'Afrique du Sud, le Boerbull (aussi appelé Boerboel) est une race développée par les colons néerlandais à partir du Brabanter Bullenbijter, un molosse puissant et possédant des qualités de chasseur. Il a été croisé avec d'autres chiens d'origine européenne, mais aussi des races locales. Le Boerbull a surtout été employé comme chien de ferme, avec la mission de protéger les troupeaux et la structure elle-même face aux prédateurs sauvages. Le terme Boerboel est formé du mot "Boer", qui désigne les colons néerlandophones en Afrique du Sud, et du mot "Boel", qui signifie grand chien en afrikaans. Ce n'est que vers les années 1960 que les sélections et élevages sérieux ont commencé à être effectués. La race du Boerbull n'a pas encore été reconnue par la Fédération Cynologique Internationale.
Le Tosa hérite d'une longue histoire de chien de combat. Originaire du Japon et portant le nom de la région où il a été élevé, il a en effet été sélectionné pour ses qualités physiques et morales durant l'affrontement. Il est issu du croisement entre le Shikoku-Ken et plusieurs races d'Occident au cours des 18e et 19e siècles : Bulldogs, Mastiffs, Braques allemands, Dogues allemands. Il semblerait également qu'il ait bénéficié d'apports de Saint-Bernard et de Bull Terrier. La race du Tosa a été reconnue à titre définitif par la Fédération Cynologique Internationale le 1er avril 1964. Son standard officiel actuellement en vigueur a, quant à lui, été publié le 9 septembre 1997.