
(APS) - L'Algérie plaide pour que l'ONU conserve un "rôle central" dans la promotion et la préservation de la paix et la sécurité, a affirmé dimanche à Paris le Premier ministre Ahmed Ouyahia.
"L'ONU doit conserver un rôle central dans la promotion et la préservation de la paix et la sécurité", a indiqué le Premier ministre au Forum de Paris sur la paix dans une allocution, soulignant que cela "exige des principes fondamentaux de la Charte de l'ONU".
"Cela exige le respect des principes fondamentaux de la Charte de l'organisation, notamment le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, le règlement pacifique des différends et des conflits, le respect de la souveraineté des Etats et de leur intégrité territoriale, ainsi que la non-ingérence dans leurs affaires intérieures", a-t-il expliqué dans un panel auquel ont participé le président nigérien, Mahamadou Issoufou, et le prince de Monaco, Albert II.
Le Premier ministre a précisé que ces principes "méritent d'être rappelés", faisant remarquer qu'ils sont "bafoués" dans de nombreuses situations.
"Il leur a même été opposé les concepts nouveaux du +devoir d'ingérence+ et du +devoir de protéger+, des approches nouvelles qui ont des conséquences désastreuses dans plusieurs régions du monde", a-t-il expliqué, appelant à offrir au représentants de l'Onu "le plein soutien" de la communauté internationale.
"Nous devons tous offrir notre plein soutien, sans calculs nationaux, aux différents représentants du secrétaire général de l'Onu et du Conseil de sécurité nommés pour le règlement des conflits. C'est là une condition indispensable pour le succès de ces missions", a-t-il plaidé.
Sur un autre plan, le Premier ministre a indiqué que le monde a besoins d'une coopération internationale "plus actives" contre le terrorisme et le crime transnational organisé", soutenant à cet effet que les Nations unies "doivent approfondir le travail déjà entamé dans ce domaine et veiller à une mise en oeuvre stricte des décisions qui en découlent".
Il a également appelé la communauté internationale à "faire barrage" aux divisions et extrémismes qui "pointent ici et là", soulignant que l'islam, religion de paix et de concorde, "ne doit pas être outragée au motif des crimes de terroristes qui sont en fait des ennemis de l'islam".
C'est à cette fin, a-t-il précisé, que l'Algérie plaide pour le dialogue des civilisations et pour l'affirmation de la culture du "vivre ensemble dans la paix", soulignant que c'est une approche que l'Algérie s'honore d'avoir porté devant l'Assemblée générale de l'ONU.
Concernant l'aide au développement et la lutte contre la pauvreté, Ahmed Ouyahia a indiqué qu'ils "exigent d'actes concrets" de la part de la communauté internationale.
"C'est par le développement que nous extirpons les racines du désespoir, du terrorisme et de la migration", a-t-il soutenu, soulignant que c'est une vision et une démarche qui mobilise l'Union africaine en direction du monde.
"L'épopée de la sagesse", le don de l'Algérie au Forum
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a fait dimanche un don de l'ouvrage "L'Emir Abdelkader : l'épopée de la sagesse" à la bibliothèque du Forum de Paris sur la paix.
Le Premier ministre a indiqué que c'est le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui l'a chargé d'offrir cet ouvrage, en trois langues (arabe, anglais et français), en témoignage des sacrifices de l'Algérie pour la paix et la sécurité dans le monde. La cérémonie de remise s'est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel.
La préface de l'ouvrage (paru en 2017) est signée par le président Bouteflika, rappelle-t-on.
Le Beau-Livre, se composant de cinq chapitres, raconte la vie et le parcours du fondateur de l'Etat algérien moderne. Il évoque l'Emir le stratège et l'homme d'Etat, le mystique, l'humaniste et l'intellectuel.
Il a été coécrit par 11 personnalités, spécialistes dans le domaine de l'histoire, la littérature et les religions, connus pour leurs écrits sur la pensée, l'humanisme et la culture de l'Emir.
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia, accompagné du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a été désigné par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour prendre part aux cérémonies commémoratives du centenaire de l'armistice qui a marqué la fin de la Première Guerre mondiale, rappelle-t-on.
Après avoir pris part dimanche matin, aux côtés de 72 chefs d'Etat et de gouvernement, à la cérémonie commémoration de la fin de la Grande Guerre, il a participé au cours de l'après-midi au Forum de Paris sur la paix.