Hicham TOUATI - Après des années d’attente, de mobilisations et une année entière suspendue à la mise en œuvre de l’accord du 13 janvier 2025, les étudiantes et étudiants de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah voient se dessiner une issue longtemps espérée. Depuis le lancement officiel des nouveaux bus du transport urbain à Fès, une parole institutionnelle claire a été posée : la priorité sera accordée aux étudiants, et les lignes directes vers les pôles universitaires entreront prochainement en service.
Le lundi 15 décembre, au grand dépôt situé à proximité du complexe sportif de Fès, le lancement opérationnel des nouveaux bus du transport urbain a pris une dimension qui dépasse largement le simple renouvellement d’un parc automobile. En présence du wali de la région Fès-Meknès, le Dr Aït Taleb, du président du Conseil régional, du maire de la ville et de plusieurs responsables civils, sécuritaires et élus, un message fort a été adressé à une frange essentielle de la population urbaine : les étudiants.

Interpellé par le directeur du bureau de Maglor.fr, dans la région Fès_Meknès, sur la part réservée aux étudiants de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah en matière de lignes directes, le maire de Fès a livré une réponse sans ambiguïté. Il a rappelé que le wali de la région avait insisté, avant même le coup d’envoi officiel du service, sur la nécessité d’accorder une attention particulière aux revendications étudiantes et de faire des étudiants l’un des premiers publics bénéficiaires de ce nouveau dispositif de transport.
Cette déclaration est venue confirmer ce que des milliers d’étudiants espéraient entendre depuis longtemps. Pour beaucoup d’entre eux, le quotidien universitaire s’est transformé, au fil des années, en un véritable parcours d’obstacles : bus bondés, retards chroniques, correspondances multiples et trajets interminables reliant les quartiers périphériques aux campus de Dhar El Mehraz, Saïss ou la route de Sefrou. Une réalité qui a nourri une mobilisation continue, parfois silencieuse, parfois visible, mais toujours persistante.
De son côté, le président du Conseil de la région Fès-Meknès, Abdelouahed El Ansari, n’a pas caché sa satisfaction de voir ce chantier aboutir après une longue période de dysfonctionnements du transport urbain. Il a rappelé que le travail sur ce dossier avait débuté dès 2022 et que les conditions de la solution étaient désormais réunies avec la mise en circulation de 154 bus, appelés à atteindre 268 unités, pour un investissement global estimé à 62 milliards de centimes. Concernant les lignes directes à destination des établissements universitaires, il a tenu à rassurer l’ensemble des acteurs : les étudiants en bénéficieront bel et bien.
Le maire de Fès a, quant à lui, souligné que tous les quartiers de la ville seront reliés au centre urbain ainsi qu’aux différents pôles universitaires, qu’il s’agisse de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah et de ses facultés, de l’université Euro-Méditerranéenne ou des autres établissements d’enseignement supérieur. Chaque université disposera, a-t-il précisé, de lignes adaptées à ses besoins, dans le cadre d’un dialogue permanent avec l’entreprise gestionnaire, les préoccupations des étudiants étant placées « au cœur du processus et au centre des priorités ».

En filigrane de ces annonces, ressurgit le souvenir de l’accord signé le 13 janvier 2025, fruit de longues négociations entre les représentants des étudiants et les autorités concernées. Un accord dont la mise en œuvre s’est fait attendre pendant une année entière, alimentant frustration et doutes, mais sans jamais éteindre l’espoir d’une solution durable. Aujourd’hui, les déclarations officielles laissent entrevoir le début de son application concrète.
Sur ce dossier, le rôle du président de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah apparaît déterminant. Selon le maire de Fès, chaque rencontre avec les responsables territoriaux était l’occasion pour le président de rappeler qu’il est à la tête d’une université qui accueille plus de cent mille étudiantes et étudiants, et que la question du transport universitaire constitue un enjeu central de réussite académique et d’égalité des chances. Une insistance constante qui a fini par trouver un écho favorable au plus haut niveau régional.
Entre la mémoire des années de souffrance et la promesse d’un changement imminent, les étudiants de l’université de Fès se tiennent désormais à un tournant décisif. Si la concrétisation des lignes directes annoncées demeure l’épreuve ultime de crédibilité, une certitude s’impose déjà : la patience étudiante, soutenue par une mobilisation continue et un plaidoyer institutionnel assumé, a fini par s’inviter à la table des décisions publiques.