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Du texte à l'écran : Christophe RONVEAUX et le CREDIF repensent la didactique du français à l'ère numérique


Hicham TOUATI Fès: Fès-Meknès- Hicham TOUATI - Dans le cadre prestigieux du laboratoire CREDIF, classé premier à l'échelle de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA), tête de liste des universités marocaines pour la huitième année consécutive, s'est ouvert un séminaire doctoral qui place la didactique du français à l'avant-garde des réflexions contemporaines. Animé par le professeur Christophe RONVEAUX , éminent spécialiste de l'Université de Genève, ce cycle de formation de trois jours intitulé "Usages du numérique dans l'enseignement du français : enjeux didactiques et pédagogiques" engage une réflexion fondamentale sur les nouvelles frontières de l'enseignement.
face aux mutations technologiques.

Dans une salle comble et équipée d'ordinateurs, une cinquantaine de masterants et de doctorants participent avec une intensité remarquable aux débats. Invité par le professeur Chakib TAZI, directeur du CREDIF, et en partenariat avec l’institut français de Fès, le chercheur belge a immédiatement su instaurer une dynamique d'échange rare, où la conceptualisation savante épouse les préoccupations les plus concrètes du terrain enseignant. La problématique centrale, « Comment penser l'IA et les technologies dans l'éducation ? », et plus spécifiquement la transmission d'une langue à l'ère digitale, trouve ici un cadre d'analyse rigoureux.
 

Le professeur RONVEAUX, dont le parcours impressionnant, de la philologie romane à la présidence de l'Association Internationale de Recherche en Didactique du Français, incarne l'excellence européenne, guide son auditoire vers une compréhension fine des processus d'enseignement. Il insiste particulièrement sur la « transposition didactique interne », ce moment crucial où l'objet de savoir devient objet effectivement enseigné. « C'est une question banale mais qui est tellement complexe à cerner », affirme-t-il, soulignant ainsi l'ambition de ce séminaire : outiller la recherche pour saisir la réalité mouvante des classes à l'heure du numérique.
 


La qualité des échanges a constitué l'un des temps forts de cette journée. Les étudiants, par leurs questions ciblées et leurs remarques pertinentes, ont démontré une maîtrise conceptuelle qui a vivement impressionné l'intervenant. «Je suis agréablement surpris de pouvoir développer avec des masterants et  des doctorants qui sont très vifs, et qui posent beaucoup de questions, a-t-il confié. En fait, ils ont déjà un esprit critique parce qu'ils ont lu les textes. Ils ont déjà saisi les concepts, donc nous étions dans un terrain de discussion, de débat. »
 


L'après-midi a confirmé l'exceptionnelle synergie entre expertise internationale et vivier doctoral marocain. Il a été consacré à la présentation des pré-projets de recherche des doctorants, offrant un cadre privilégié pour un accompagnement sur mesure. Sous le regard conjugué du Pr RONVEAUX, du Pr TAZI et de la professeure de didactique Mme SENHAJI, ces jeunes chercheurs ont bénéficié de conseils pratiques et de remarques avisées, dessinant avec précision les voies d'approfondissement de leurs travaux.
 


Cette première journée a ainsi posé les jalons d'une réflexion qui s'annonce déterminante pour l'avenir de l'enseignement du français au Maroc. En orchestrant la rencontre entre la pensée structurée d'un maître genevois et l'audace intellectuelle d'une relève prometteuse, le laboratoire CREDIF affirme plus que jamais son rôle de pionnier et ouvre des perspectives stimulantes pour repenser, entre texte et écran, les futurs de la didactique.
 

Région
Fez - Meknès
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