
Alors que plusieurs pays du monde arabe comme le Liban et le Koweït ont pris des mesures pour interdire «Death on the Nile» («Mort sur le Nil») ayant pour vedette l'actrice israélienne Gal Gadot, les Saoudiens ont dû faire la queue pour voir le film, dans leurs salles de cinéma récemment ouvertes. Mais pourquoi donc des pays arabes boycottent-ils cette dernière version du film tiré du célèbre roman d'Agatha Christie ?
Une porte-parole du ministère koweïtien de l’Information, Anouar Mourad, a confirmé une information de la presse locale selon laquelle le film réalisé par Kenneth Branagh, qui sort prochainement dans plusieurs pays, ne sera pas autorisé dans les salles du Koweït, sans expliquer la raison de l’interdiction.
D’après le journal koweïtien Al-Qabas cette décision aurait été prise après des appels au boycott lancés sur les réseaux sociaux par des internautes, l’héroïne du film Gal Gadot ayant défendu l’offensive meurtrière d’Israël contre l’enclave palestinienne de Gaza à l’été 2014.
Le conflit israélo-palestinien en toile de fond
Au cours de cette guerre dévastatrice, ayant entraîné la mort d’au moins 2 251 Palestiniens, pour la plupart des civils, et fait 74 morts côté israélien, surtout des soldats, Gal Gadot avait salué sur Facebook l’armée israélienne et attaqué le Hamas au pouvoir à Gaza.
En soutien à la cause palestinienne, le Koweït refuse toujours la normalisation avec Israël, contrairement à plusieurs pays arabes de la région qui ont signé ces dernières années des accords avec l’État hébreu.
Le 15 septembre 2020, les Émirats arabes unis et Bahreïn étaient devenus les premiers pays arabes du Golfe à normaliser publiquement leurs relations avec Israël, sous l’impulsion de Washington.
Ces « accords d’Abraham » avaient également abouti à des pactes similaires avec le Maroc et le Soudan.
Ils ont été dénoncés par les Palestiniens comme une « trahison », la résolution du conflit israélo-palestinien étant longtemps restée une condition préalable à toute normalisation des relations des pays arabes avec Israël.
En mai 2021, le Koweït avait convoqué l’ambassadeur tchèque qui avait exprimé sur les réseaux sociaux son soutien à Israël lors des affrontements meurtriers entre l’État hébreu et le Hamas à Gaza. Ce dernier avait finalement présenté des excuses.