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L'extrême droite suédoise veut bloquer le pacte migratoire de l'UE

L'extrême droite suédoise veut bloquer le pacte migratoire de l'UE

Le parti anti-immigration des Démocrates de Suède (SD) est contre l'instauration d'un mécanisme obligatoire visant à répartir les migrants entre les Etats membres.

(AFP) - La Suède, qui assure la présidence de l'Union européenne, doit bloquer l'adoption du pacte migratoire en cours de négociation par les 27, a exigé vendredi l'extrême droite suédoise, menaçant de faire exploser la majorité au pouvoir.

Le parti anti-immigration des Démocrates de Suède (SD), qui est pour la première fois allié au Parlement d'un gouvernement suédois mais sans avoir de ministres, est notamment contre l'instauration d'un mécanisme obligatoire visant à répartir les migrants entre les Etats membres.

"Cela ne surprendra personne que les Démocrates de Suède défendent une politique migratoire suédoise indépendante et très stricte. Le +pacte sur la migration+ de l'UE signifie le contraire en pratique", a déclaré vendredi le chef du parti Jimmie Åkesson.

"Nous n'accepterons pas que le pouvoir des électeurs suédois sur la politique migratoire soit cédé aux politiciens et bureaucrates d'autres pays à Bruxelles. Point.", a-t-il affirmé sur Facebook.

Peu avant, un autre cadre du parti, Mattias Karlsson, avait exigé que le gouvernement suédois bloque le texte. "Sinon, j'ai du mal à voir comment les bases de notre coopération peuvent perdurer", avait menacé l'élu.

Jeudi, les eurodéputés ont approuvé l'ouverture de négociations avec les Etats membres de l'UE sur plusieurs textes clés de l'épineuse réforme, avec l'objectif de trouver un accord avant le printemps 2024.

Le texte de compromis a été préparé par l'eurodéputé suédois Tomas Tobé, membre du parti conservateur des Modérés du Premier ministre Ulf Kristersson.

Les élus ECR (conservateurs et eurosceptiques) et ID (extrême droite), dont font partie les Démocrates de Suède, ont voté contre.

Le texte prévoit notamment un mécanisme de solidarité obligatoire envers les Etats membres confrontés à une pression migratoire, notamment à des débarquements de migrants après une opération de sauvetage en mer.

En pratique, les Etats membres pourraient se contenter de contribuer via une aide financière ou matérielle. Mais en cas de situation de crise, caractérisée par une arrivée massive et soudaine de migrants aux frontières ou sur les côtes d'un Etat membre, les relocalisations de demandeurs d'asile deviendraient obligatoires.

En vertu des règles actuelles, le pays généralement responsable du traitement d'une demande d'asile est celui par lequel un migrant est arrivé dans l'UE, ce qui fait peser sur des pays comme Malte, l'Italie, la Grèce ou l'Espagne une charge que ces derniers jugent démesurée.

La Commission européenne avait présenté un projet initial en septembre 2020, après l'échec des quotas obligatoires décidés dans la foulée de la crise des réfugiés de 2015.

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