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Le gasoil coûtait plus de 3 euros le litre à Trèves ! Pourquoi donc ?

La ville allemande, proche de la Lorraine, est connue pour ses prix du carburant qui sortent de l'ordinaire. Mais la situation de ces deux derniers jours est sans précédent.

Les stations-services de Trèves n'ont encore jamais connu de telles montagnes russes en matière de prix. Dimanche soir, le prix du litre de diesel a dépassé, pour la première fois, la barre des 3 euros! Lundi matin, il coûtait 2,99 euros, soit 90 centimes de plus que dans la station-service la moins chère du Land dont Trèves est le chef-lieu. Le litre de sans plomb 95 coûtait, lui, environ 2,91 euros à Trèves, quasiment un euro de plus que la moyenne nationale. Puis ces prix ont ensuite chuté rapidement en cours de journée, lundi.

L'après-midi, le diesel était repassé à 2,15 euros le litre en moyenne, et le 95 à 1,94 euro. D'ailleurs, seule la ville de Trèves a connu une telle chute des prix en quelques heures. Dans les autres stations-services de la région, les prix n'ont que légèrement baissé, voire pas du tout. Comment l'expliquer? Interrogée par le Trierischer Volksfreund, une porte-parole du groupe Aral n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet et a évoqué des «raisons liées au droit des groupes pétroliers». En d'autres termes, ils ne veulent pas dévoiler leur politique de prix.

Herbert Rabl, porte-parole de l'association des intérêts des stations-services, suppose de son côté qu'un employé qui s'occupe des prix au sein d'un groupe a peut-être simplement modifié les prix «pour s'amuser» et voir comment réagiraient les concurrents, soit en augmentant leurs prix, soit en les diminuant. Le fait que les prix des carburants aient été si massivement corrigés à la baisse dans le courant de la journée de lundi pourrait confirmer cette théorie.

Herbert Rabl rappelle au Trierischer Volksfreund que les stations-services à leur niveau n'ont aucune influence sur les prix, ceux-ci étant contrôlés par les centrales du groupe. «Les fortes hausses de prix à la pompe à Trèves sont dénuées de tout fondement et, comme partout ailleurs, ne peuvent en aucun cas être justifiées auprès des consommateurs», déclare Mirco Hillmann, porte-parole de l'Automobile-club allemand (Adac), à Coblence.

L'Office fédéral des groupements pétroliers avait déjà fait remarquer, il y a quelques jours, que les prix des carburants étaient plus élevés que la moyenne. La députée SPD de Trèves, Verena Hubertz, estime que l'autorité de surveillance a des obligations à remplir: «Il faut agir et c'est pourquoi nous allons également réviser la loi, car le marché ne fonctionne plus correctement à ces endroits». Le prix du pétrole brut sur les marchés internationaux s'est plutôt normalisé, mais dans le même temps, les prix de l'essence et du diesel ont augmenté de plus de la moitié. «Ceci, ainsi que l'énorme augmentation des bénéfices des groupes pétroliers, met en lumière des effets d'aubaine et cette conséquence injuste sur les prix à la pompe», conclut l'élue du SPD.

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