
La surprise était au rendez-vous. Mgr Jean-Christophe Lagleize, évêque de Metz depuis 2013, va quitter ses fonctions pour raisons de santé.
Sa démission, qui avait été acceptée par le pape depuis plusieurs semaines, vient d’être agréée par décret du Président de la République, comme l’impose le Concordat en vigueur en Alsace-Moselle. Le décret a été publié au Journal officiel ce vendredi matin.
Âgé de 66 ans (alors que le code de droit canonique fixe la retraite des évêques à l'âge de 75 ans), Mgr Lagleize avait déjà évoqué des problèmes de santé, en 2019, pour demander le soutien d’un évêque auxiliaire. Mgr Jean-Pierre Vuillemin avait ainsi été nommé à ses côtés. C'est lui qui est nommé Administrateur apostolique pour gouverner le diocèse jusqu’à la prise de possession canonique du successeur de Mgr Lagleize.
Un départ qui soulage
La démission de Mgr Lagleize soulage une grande partie de la communauté catholique du département qui lui reproche ses orientations très droitières. Cet évêque est contesté pour son autoritarisme (voir ici), sa vision rétrograde de l'enseignement religieux dans les écoles, des scandales immobiliers lui permettant de chasser des institutions sociales et caritatives de locaux détenus par l'évêché, une gestion fantaisiste et en trompe l'oeil de l'association diocésaine Caritas, etc. Le clergé souffre de cet autoritarisme épiscopal. Des fidèles délaissent les lieux de culte catholiques et boycottent les quêtes dominicales et les dons. Bref, son départ est un grand soulagement pour beaucoup de catholiques, même si la nomenklatura locale multiplie les communiqués dans la presse pour regretter son départ.
Qui pour le remplacer ?
Se pose maintenant la question de son successeur. En Alsace et en Moselle, la nomination d'un évêque est compliquée et constitue une procédure longue car il faut un accord entre le Vatican et la Présidence de la République. Les consultations des personnalités locales vont commencer. Mais d'ores et déjà on peut supposer que l'ancien vicaire général du diocèse, Mgr Jean-Christophe Meyer, promu il y a deux ans à un strapontin national dans la confrérie des évêques, ne sera pas sur la liste des nominés, car il a laissé un très mauvais souvenir de son action néfaste à Metz.