
Le Festival des Andalousies atlantiques est un évènement annuel. Cette année, il a été célébré du 27 au 30 octobre. Cette fête rappelle l’apport andalou à la culture de divers pays, notamment, l’Afrique du Nord, l’Espagne et l’Amérique latine. Les chansons parlant d’amours, le rock, le flamenco,…. et les danses tziganes étaient au programme.
(Agences et I24news) - Après une parenthèse forcée de deux ans liée à la pandémie, l’emblématique Festival des Andalousies Atlantiques est revenu cette année pour sa 18e édition. Président-Fondateur de l’association Essaouira Mogador, André Azoulay en parle avec passion et ferveur : “C’est un festival indicible, qui n’arrête pas de surprendre et qui, aux yeux de certains, réunit tous les paradoxes : un festival qui n’a pas toujours été compris. Nous étions souvent considérés comme des rêveurs un peu naïfs, exprimant une réalité à laquelle beaucoup avaient tourné le dos.”
André Azoulay le répète à satiété, ce rendez-vous est le seul au monde à réunir des milliers de Musulmans et de Juifs qui ont fait le choix de se retrouver à Essaouira, pour le simple « bonheur d’être ensemble ».
Plus qu’un slogan, un sacerdoce pour les adeptes de ce festival engagé, à contre-courant d’une culture de l’indifférence, de la fracture ou du déni. Et cette année, ils étaient plus de 10 000 venus écouter les chants et les musiques du melhoun ou du matrouz judéo-arabe.
“Nous avons explosé les chiffres. Jamais, moi qui rêve beaucoup pour mon pays, ma ville et mes Andalousies, je n’avais osé imaginer qu’ils seraient là par milliers venus d’Israël, de France, du Canada, des États-Unis, d’Amérique latine, d’Afrique et du monde Arabe… Coude à coude pour chanter et danser ensemble.
Ce slogan, “le bonheur d’être ensemble”, j’y ai pensé il y a des mois de cela, mais si j’avais pu anticiper un tel rush, j’aurais été encore plus laudatif. Je ne manque jamais de superlatifs pour parler de ce dialogue entre Islam et Judaïsme, revisité façon souirie, respectueux des sensibilités de tous et qui m’est si cher et si précieux.”
Un dialogue qui mobilise. Sur les réseaux sociaux, nous explique André Azoulay, les vidéos des concerts et des forums du festival se chiffrent année après année en millions de vues. “Les Andalousies Atlantiques expriment nos rêves les plus profonds et sont aussi le reflet de nos angoisses face aux forteresses qui restent à conquérir. À Essaouira et pendant les Andalousies Atlantiques la pensée se déploie sans tabou et fait écho à l’universalité de cette liberté qui est le seul et véritable langage de la musique et de la culture.”
Et c’est la grande affaire de sa vie : le combat pour la paix. Déjà, en 1974, à Paris, André Azoulay et ses amis fondaient “Identité et dialogue”, le premier groupe d’intellectuels juifs sépharades mobilisés pour la Paix entre Israéliens et Palestiniens. Depuis les années 90, il est directement impliqué dans tous les processus de paix en cours au Moyen-Orient. Une paix qui semblait alors possible entre les deux peuples.
“Aujourd’hui, tous continents confondus, à l’Est comme à l’Ouest, nous sommes dans un temps et dans un espace qui sont malheureusement ceux de la régression, ceux de toutes ces vieilles peurs que l’on croyait disparues, ceux de l’émergence de toutes les radicalités et de tous les extrémismes.” souligne André Azoulay pour qui ”le Maroc ne joue pas dans cette division car il a su faire de la légitimité historique et de la richesse de toutes ses diversités le noyau dur de son ADN.”