
Les habitants du Maghreb ont appris au fil des siècles à sublimer leurs territoires singuliers et à s'y adapter. Du plus grand lac salé de Tunisie au paradis des surfeurs sur les côtes marocaines, en passant par les déserts et les montagnes algériennes, Arte TV propose une série documentaire en cinq étapes avec son éventail de paysages et de cultures dans les villes et dans les contrées plus reculées.
Le sud de la Tunisie, le plus petit des États du Maghreb, surprend par ses paysages spectaculaires, entre le lac salé Chott el-Jérid, les arides chaînes de montagnes autour de Matmata et les oasis de Tozeur et Nefta, où George Lucas a tourné des scènes du premier "Star Wars". Ici, le climat extrême – parfois plus de 50 °C en été – a imposé une architecture particulière : des habitations troglodytes creusées dans le grès tendre. À Tozeur, des briques d'argile claires, encore fabriquées à la main, sont disposées en quinconce sur les murs extérieurs pour réfracter la lumière. Reliée au continent par une digue depuis l'époque romaine, l’île de Djerba a toujours été peuplée par différentes ethnies et religions, et abrite encore la plus importante communauté juive du pays. À El Djem, les ruines de l’impressionnant amphithéâtre romain rappellent la prospérité des marchands d’huile d’olive, fruit qui reste aujourd’hui l’un des biens les plus précieux de la Tunisie.
Berceau d’une culture berbère millénaire, le Sahara algérien alterne formations rocheuses abruptes et verdoyantes oasis. Considérée comme l'une des plus belles cités du désert au monde, Timimoun célèbre depuis cinq siècles le sbuâ, la grande fête du Mouloud, qui commémore la naissance du prophète Mahomet. La ville accueille aussi la plus importante compétition de fantasia, un sport populaire. Dans l’Adrar, Biskra a donné naissance à la variété de dattes deglet nour, cultivée grâce à la foggara, un savant réseau d’irrigation, quand l’orientale El Oued aligne mille coupoles.
Dans l'est du Maroc, au pied de l'Atlas, la vallée de Tafilalet abrite l'une des plus grandes oasis du monde. Mais cet ensemble d'îlots de verdure en plein désert, alimenté par un système d'irrigation ancestral, est menacé par le changement climatique. Diminution des ressources en eau, dégradation des sols, exode rural : l'oasis du Tafilalet fait face à de nombreux défis. Accompagnés par une équipe de scientifiques, les habitants mettent en œuvre différents projets de réhabilitation. Ils restaurent les khettara, galeries souterraines qui permettent de capter l’eau de pluie et des nappes phréatiques, et modernisent leurs techniques d’apiculture ou d’élevage. L’occasion aussi de repenser le rôle des femmes dans la société marocaine.