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Loubna Serraj, lauréate du prix Orange du livre en Afrique 2021

La Marocaine Loubna Serraj a remporté mardi le prix Orange du livre en Afrique pour son roman "Pourvu qu'il soit de bonne humeur", qui évoque la violence conjugale.

(AFP) - Ce premier roman d'une éditrice et chroniqueuse est paru au Maroc en mars 2020 (éditions La Croisée), et en France un an plus tard (éditions Au diable Vauvert).

"L'auteure s'empare avec assurance et sensibilité d'un sujet hélas encore d'actualité: la violence conjugale. Sujet traité, ici, loin de tout manichéisme", a indiqué le jury dans un communiqué.

"Cet ouvrage nous invite au voyage dans le passé à travers deux personnages, deux époques et deux couples, pour mieux nous faire cerner le présent. Loubna Serraj interpelle sa société et, partant, tous les pays où les femmes souffrent encore dans leur chair", a-t-il encore souligné.

Pour cette troisième édition, 74 romans de 44 maisons issues de 16 pays étaient en lice.

Une première sélection des titres a été faite par des comités de lecture dans cinq pays (Cameroun, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali et Tunisie). Puis la lauréate a été élue par un jury présidé par l'écrivaine et poétesse ivoirienne Véronique Tadjo, lauréate du grand prix littéraire d'Afrique noire en 2005.

Soutenu par la Fondation Orange, issue du groupe de télécoms, et l'Institut français, le prix est doté de 10 000 euros.

Un roman contre les violences conjugales

Pourvu qu’il soit de bonne humeur, de Loubna Serraj, est un roman qui, tout en évoquant les violences conjugales comme toile de fond, explore la quête de liberté de deux femmes que tout sépare mais que tout relie… à leurs corps défendant.

À travers une histoire, tour à tour inscrite dans le passé et le présent, aussi parsemée de violence ordinaire que de passion rebelle, le murmure Pourvu qu’il soit de bonne humeur d’abord inaudible, se renforce, devient mantra et arrache sa propre bulle de liberté, inestimable hier comme aujourd’hui.

Comment être libre quand l’idée même de liberté n’est pas envisageable? Comment résister à une guerre de l’intime où les bruits des canons deviennent ceux de clés tournant dans la serrure d’une porte ou de pas se rapprochant doucement mais sûrement? Comment la peur peut s’insinuer dans les couloirs du temps pour faire passer un message? Quel message?

Dans ce roman, plusieurs thèmes sont abordés, sans manichéisme ni posture victimaire. Avec le sujet des violences conjugales, le récit interpelle d’autres thèmes comme la transmission transgénérationnelle des traumatismes, l’absence d’instinct de maternité ou encore l’engagement.

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