Maglor - Face à une série de scandales de corruption et de dépravation récemment révélés, il devient évident que le Maroc est confronté à un obstacle majeur au développement : le manque de transparence dans les affaires publiques. Malgré les efforts de l'organisation Transparency Maroc, qui scrute depuis plus de deux décennies les indicateurs de transparence et de bonne gouvernance, les dernières statistiques présentent un tableau peu encourageant.
La Régression Inquiétante :
En 2018, le Maroc avait brièvement amélioré sa position en se classant 73e sur 180 pays dans l'Indice de perception de la corruption de Transparency International, avec une note de 43 sur 100. Cependant, depuis lors, le pays a régressé de manière alarmante. En 2023, il a obtenu une note de 38/100, chutant à la 97e place, marquant une régression de 5 points et 24 places en seulement cinq ans. Cette détérioration s'accompagne également d'un déclin significatif dans l'indice de la liberté d'expression, passant de la 135e place en 2022 à la 144e en 2023, soit une chute de 9 places.
Répercussions sur l'Investissement et la Gouvernance :
Azzeddine Akesbi, secrétaire général de Transparency Maroc, souligne que l'indice de perception de la corruption est crucial non seulement pour les pays et les organisations internationales, mais aussi pour les investisseurs. Il offre un aperçu essentiel du niveau de corruption dans un pays, influençant directement les décisions d'investissement. Malheureusement, le Maroc persiste à afficher un niveau de corruption alarmant, touchant tous les secteurs de la société, de la santé à la justice en passant par les forces de l'ordre.
Scandales Récents et Corruption Systémique :
Les récents scandales de corruption, impliquant 5% des parlementaires, mettent en lumière un niveau de corruption systémique au Maroc. Ces responsables, jouant un rôle crucial dans la législation et le contrôle de l'exécutif, soulignent les défis liés à la corruption qui sévit dans le pays.
L'appel à des Actions Urgentes :
Akesbi déplore la stagnation, voire la régression, dans la lutte contre la corruption. Les réformes nécessaires tardent à voir le jour, et même lorsque des lois sont adoptées, leur mise en œuvre est entravée par des restrictions et des institutions défaillantes. Il pointe du doigt le manque de volonté politique réelle et efficace pour aborder ces problèmes.
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Le Chemin vers la Transparence :
Les pays les moins corrompus sont souvent les plus démocratiques, où les institutions fonctionnent correctement et où l'impunité est rare, affirme Akesbi. Cela souligne l'importance cruciale d'une gouvernance solide et d'une volonté politique ferme pour combattre la corruption et promouvoir la transparence.
Conclusion :
Dans cette urgence, la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption reste une nécessité. Les mesures juridiques anticorruption stipulées par la constitution de 2011 et les réformes nécessaires doivent être activées pour freiner la corruption et limiter ses conséquences désastreuses. Face à ce défi pressant, la mobilisation collective de tous les acteurs, tant au niveau gouvernemental que citoyen, est essentielle pour restaurer la confiance dans les institutions et ouvrir la voie à un développement sain et transparent.