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Les MRE, un vivier de compétences inexploitées par le Maroc

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE), estimés à cinq millions, contribuent de manière significative au développement du Maroc. Ils restent attachés au royaume et sont disposés à le servir à le défendre de toutes les manières possibles.

Cette forte communauté hétérogène de Marocains disséminés aux quatre coins du monde, garde un lien très fort avec le Maroc. Dans son discours à l’occasion du 69ᵉ anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, Mohammed VI a fait un clin d’œil à ces MRE, insistant sur « la force du lien qui les unit indéfectiblement à leur patrie, leur attachement à ses symboles sacrés et leur engagement déterminé à défendre ses intérêts supérieurs, quels que puissent être les problèmes et les difficultés qu’ils affrontent ».

Cet attachement des MRE au Maroc se manifeste de deux manières. D’abord dans le cadre de l’Opération Marhaba. Cet été, 1 117 736 MRE et 270 754 véhicules sont entrés au Maroc via les différents ports, entre le 5 juin et le 29 août dernier, selon les chiffres du gouvernement. Un afflux de MRE qui a apporté une bouée d’air frais au secteur du tourisme durement touché par la crise sanitaire du Covid-19. Ensuite, à travers les transferts de fonds. Ceux-ci ont atteint un niveau record de 93,7 milliards de dirhams en 2021, soit une hausse de 37,5 % par rapport à 2020, selon un rapport de Bank Al-Maghrib (BAM).

En dehors de ces deux aspects, les MRE sont quasi-absents du débat politique et public. « Les MRE doivent devenir une communauté […] impliquée dans le processus de développement économique. Puisqu’ils ont des spécificités propres, nous devons inventer une nouvelle forme de ‘lien’ économique, culturel et cultuel », a expliqué Amine Saâd, journaliste et président de la fondation Trophées des Marocains du monde dans un entretien à la MAP, soulignant la nécessité d’institutionnaliser la relation avec les MRE et l’intégrer dans la dynamique de croissance et de développement.

Pour attirer l’investissement des MRE, Mohammed VI envisage la « mise en place de mécanismes efficaces de parrainage, d’accompagnement et de partenariat ». Ceci, pour pallier les difficultés liées aux procédures administratives (14,0 %) et au manque d’incitations fiscales (8,6 %), soulevées par les MRE dans une enquête du Haut-Commissariat au Plan (HCP) parue en 2020. Selon l’étude, seulement 2,9 % de MRE ont réalisé des projets d’investissement au Maroc, avec une forte concentration dans les secteurs de l’immobilier (40,7 %), l’agriculture (19 %) et la construction (16,6 %). Le Maroc devrait aussi puiser dans ce vivier de compétences que constituent les MRE dont plus de 400 000 ont un niveau Bac+5 et plus.

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