
Alors qu’il était invité à une émission de la télévision algérienne, Mokhtar Saïd Mediouni a proféré des menaces contre le Maroc, appelant le Polisario à perpétrer des attentats terroristes dans plusieurs villes du royaume.
Des citoyens marocains établis à l’étranger ont déposé plainte auprès d’Interpol contre Mokhtar Saïd Mediouni. Cet ancien officier supérieur du renseignement militaire algérien avait appelé le Polisario à mener des attaques sur le territoire marocain, rapporte plusieurs sources médiatiques. La plainte est accompagnée de photos, vidéos et informations personnelles sur l’homme.
«Nous ne devons plus nous laisser faire. Nous avons dit non à la France en 2021, nous avons fermé notre espace aérien au Maroc et fermé nos frontières. Nous sommes le seul pays au monde à être en guerre avec Israël. C’est un honneur pour nous et pour tous les Algériens», a déclaré l’intéressé sur le plateau d’une émission, diffusée le 3 novembre dernier par la chaine de télévision algérienne El Hayat.
« Sahraouis, si vous voulez l’indépendance, mourez et sacrifiez-vous en martyrs pour votre pays », a-t-il poursuivi. L’ex-officier a aussi appelé les milices du Polisario à perpétrer des attaques « non pas dans le Sahara, mais dans à Casablanca ou Marrakech » pour « semer la terreur dans la société marocaine ».
« Oubliez l’ONU. J’espère que j’ai été assez clair, les Marocains vont faire des séries télévisées sur moi. C’est tout à fait normal, je suis leur cauchemar et je suis tout à fait prêt à reprendre les armes pour défendre mon pays», a-t-il déclaré.
L'ancien officier a également été accusé d'avoir participé au massacre de civils pendant la "décennie noire", l'un des épisodes les plus violents de l'histoire de l'Algérie. Par ailleurs, en août 2020, une plainte contre Mediouni pour agression sexuelle et tentative de viol a été révélée. Comme le rapporte Algérie Part, en 2015, une femme l'a accusé d'avoir tenté "d'initier une relation sexuelle" avec elle dans l'ascenseur d'un immeuble à Sidi Fredj. La victime a été secourue par trois hommes qui sont intervenus après avoir entendu ses cris.
Les récentes déclarations de Mediouni interviennent à un moment extrêmement délicat.
Suite à la décision d'Alger de rompre ses relations diplomatiques avec Rabat, la tension est montée dans la région. Le dernier épisode qui a encore tendu les liens entre les deux voisins est survenu la semaine dernière, lorsque l'Algérie a accusé l'armée marocaine d'avoir tué trois civils algériens lors d'un bombardement. "Leur meurtre ne restera pas impuni", a déclaré Alger dans un communiqué. Cependant, il y a toujours eu un différend entre le Maroc et l'Algérie, car Alger est le principal soutien du Front Polisario.
Mediouni a également profité de son intervention à la télévision algérienne pour commenter ce dernier développement. Comme le gouvernement, il a accusé le Maroc d'avoir bombardé la zone et a réaffirmé que Rabat était impliqué "dans le meurtre de trois citoyens algériens". "Nos peuples, les plus proches, les plus semblables les uns aux autres, n'ont jamais été aussi radicalement divisés", a-t-il déclaré, faisant référence à la situation actuelle entre Rabat et Alger. "Nous ne sommes pas frères. Nous devons renvoyer les Marocains présents sur le sol algérien", a-t-il ajouté. D'autre part, Mediouni a qualifié ceux qui défendent "les causes du Maroc" de "perdus et d'esclaves".