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En souffrance, les MRE appellent à l'ouverture des frontières

N’ayant pas pu passer les vacances du Nouvel An dans leur patrie, suite à la suspension des vols en direction du Royaume, les Marocains résidants en Europe ont dû le passer dans leurs pays de résidence. Outre l’impossibilité de voir leur famille pendant une longue période, les MRE souffrent de manière multidimensionnelle notamment leur incapacité d’enterrer leurs proches décédés en Europe dans la mère patrie. Le point avec Hespress. 

(Hespress) -Si l’impossibilité de passer les vacances du Nouvel An en famille et avec les proches au Maroc est quelque chose qui peut être surmonté en raison des conditions sanitaires actuelles, la fermeture continue des frontières par le Maroc rend complètement la vie complètement difficile pour les MRE.

Depuis l’apparition du Covid-19 il y a environ deux ans, les MRE ont vécu et connu de nombreux problèmes. En plus de la fermeture répétitive des frontières, ces derniers sont beaucoup soufferts de leur incapacité d’avoir une autorisation de transporter leurs défunts, décédés du coronavirus, au Maroc pour être enterré. Il leur a été impossible d’enterrer même ceux qui sont morts de façon naturelle, dans leur mère patrie.

Compte tenu de la poursuite des fermetures par le Maroc, les MRE ont été contraints de conserver les corps de leurs proches au sein des morgues de leurs pays de résidence, en attendant l’obtention d’autorisation pour les enterrer au Maroc.

Pour honorer leurs morts, et faute de solutions alternatives, certains MRE ont opté pour l’enterrement de leurs proches dans leur pays de résidence. Cela dit, cette option n’est pas à la portée de tout les MRE en raison des coûts élevés des funérailles, qui dans certaines régions s’élèvent à 9.000 euros, soit plus de neuf millions de centimes.

Outre les souffrances morales subies par les MRE pour l’enterrement de leurs morts, ces derniers encourent également des pertes matérielles vu le faible soutien financier dont ils bénéficient. En effet, l’indemnité versée par les compagnies d’assurance affiliées aux banques marocaines en Europe, pour les frais d’enterrement, ne dépasse pas les 3.200 euros, tandis que la famille du défunt verse le reste de la somme à l’administration du cimetière.

Si les personnes décédées en Europe sont privées de leur droit d’être enterré dans leur mère patrie, les MRE sont à leur tour privés des obsèques de leurs proches décédés au Maroc, ou même du privilège d’être à leurs côtés en cas de maladie, en raison justement de la fermeture continue des frontières.

L’absence de soutien des mosquées en France

Parmi les questions soulevées par un certain nombre de MRE, notamment les familles des défunts, est le rôle des mosquées marocaines à l’étranger. N’est-il pas raisonnable que les mosquées prennent en charge l’enterrement des Marocains dans les cimetières islamiques des pays de résidence ? Où est le rôle des mosquées dans ce processus, d’autant plus qu’elles reçoivent des dons et des cadeaux (bijoux, argents ..) tout au long de l’année, notamment pendant le mois de Ramadan se demandent nos interlocuteurs.

Ainsi, et malgré les fonds importants dont disposent les mosquées en Europe, ces derniers manques de choses très simples et basic comme la chambre mortuaire, ou de véhicules de transport des morts musulmans, soulignent nos témoins.

Face à cette situation délicate au milieu d’une crise sanitaire mondiale ou règne l’incertitude, les MRE espèrent une amélioration de la situation épidémiologique et une ouverture des frontières avec facilitation et soutien solide pour le rapatriement de leurs morts ou encore la possibilité de voir leurs familles, même pour une dernière fois. Ils appellent ainsi les autorités à réagir et ouvrir les frontières le plus tôt possible.

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