
📍Genève, Suisse
Dans le contexte des développements regrettables observés sur certaines plateformes numériques au Maroc, marqués par une forme grave d’exploitation des enfants mineurs, et alors que les atteintes aux droits de l’enfant et à la dignité de la famille marocaine se multiplient, nous, membres de la communauté marocaine résidant en Suisse, estimons qu’il est de notre devoir d’exprimer clairement et fermement notre position face à ces phénomènes douloureux, contraires aux valeurs humaines, religieuses et nationales auxquelles nous adhérons.
La prolifération de ces violations sur le territoire national, qui se déroulent au vu et au su du public et sans réels moyens de dissuasion, nous impose, en tant que citoyens marocains vivant à l’étranger, de rester unis pour protéger ce qui reste de l’innocence de l’enfance et défendre l’image de la famille marocaine, ternie par des pratiques irresponsables et immorales.
Nous avons suivi avec une grande attention et inquiétude la multiplication de ces pratiques qui constituent une violation flagrante des droits de l’enfant, portant atteinte à leur vie privée et à leur dignité. Nous jugeons de notre devoir, en tant que membres de la communauté marocaine, d’exprimer notre rejet total de ces violations et d’exiger l’application stricte des lois dissuasives protégeant les enfants contre ce type d’exploitation.
La société marocaine, au Maroc comme à l’étranger, manifeste une conscience accrue du danger que représente la transformation de l’enfance en un moyen de profit ou de célébrité. Nous affirmons que de telles pratiques sont en totale contradiction avec les valeurs marocaines ainsi qu’avec les principes humains et juridiques garantissant la protection de l’enfant.
Dans ce contexte, nous informons l’opinion publique nationale et internationale que des membres de la communauté marocaine à l’étranger ont déposé des plaintes officielles auprès du Parquet Général à Rabat, ainsi qu’auprès du Procureur Général près la Cour d’Appel de Fès, concernant des suspicions de trafic de nourrissons, impliquant un bébé âgé de quelques jours, exploité dans un contenu numérique diffusé sur les réseaux sociaux, en violation flagrante des droits légalement garantis aux nourrissons et enfants mineurs.
Cette plainte a été enregistrée officiellement auprès du Parquet du Tribunal de Première Instance de Fès le 25 avril 2025, sous l’intitulé juridique suivant :
« Exploitation d’un nourrisson dans un contenu numérique sur les plateformes de réseaux sociaux ».
Les membres de la communauté ont reçu un numéro de référence de plainte de la Cour d’Appel de Fès, ce qui confirme l’ouverture des procédures judiciaires relatives aux faits dénoncés.
Une autre plainte a été déposée concernant un contenu publié le dimanche 18 mai 2025, comportant des scènes où une personne, assistée de son épouse, baigne deux enfants mineurs dans la salle de bain de leur domicile. Ce contenu, documenté en audio et vidéo, a été diffusé publiquement sous le titre : « La vérité selon Mohamed Amin ». Ce geste constitue une atteinte flagrante à la dignité humaine et une violation claire des droits de l’enfant, nécessitant des mesures légales urgentes.
Cette mobilisation reflète une prise de conscience collective croissante au sein de la communauté marocaine à l’étranger, de la nécessité de protéger les enfants contre toutes formes de violations et d’exploitation, ainsi qu’un rejet catégorique de la transformation des souffrances infantiles en un moyen de profit commercial ou de renommée numérique. Nous considérons que ces actes constituent un crime moral et juridique qui doit être combattu avec la plus grande fermeté.
Les faits exposés ne relèvent pas d’actes isolés ou locaux, mais représentent un schéma récurrent de violations graves des droits de l’enfant, perpétrées sur le territoire marocain et diffusées via des plateformes numériques à portée internationale, ce qui leur confère clairement le caractère d’un crime transfrontalier. Ces actes n’affectent pas uniquement le territoire national, mais touchent aussi les communautés marocaines à l’étranger, portant atteinte à l’image de l’État et de ses institutions, en violation manifeste des engagements internationaux du Maroc, notamment ceux relatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant et ses protocoles additionnels.
Par conséquent, il n’est plus acceptable de se limiter à une compétence locale ou à une gestion circonstancielle de ces crimes. Il devient impératif et urgent de lancer une procédure judiciaire globale et multisectorielle, tenant compte de la nature numérique et transfrontalière de ces violations. Nous demandons également l’application stricte des dispositions du Code pénal et de la législation relative à la lutte contre la cybercriminalité à l’encontre de toute personne impliquée, directement ou indirectement, dans l’exploitation des mineurs ou la diffusion de contenus portant atteinte à leur dignité et à leurs droits garantis par la loi.
La protection de la dignité de l’enfant et la lutte contre l’exploitation numérique sont une responsabilité partagée et un devoir légal imprescriptible. Nous appelons donc les autorités judiciaires et les institutions compétentes à agir rapidement, efficacement et de manière coordonnée afin de mettre fin à ces actes criminels et garantir que leurs auteurs ne bénéficient d’aucune impunité.