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MRE et Intershipping à Sète : le préfet de Montpellier s'en mêle

Les dysfonctionnements à répétition de la compagnie marocaine Intershipping à Sète et le désarroi qu'ils provoquent auprès des MRE souhaitant regagner leur pays d'origine pour les vacances d'été viennent de connaître un développement inattendu. Le préfet de l'Hérault vient de publier un communiqué pour tenter de mettre de l'ordre dans cette affaire marocaine.

La compagnie marocaine Intershipping vient de mettre en place une 3e liaison entre Tanger et Sète par la mer. Deux ferries estoniens ont été affrétés pour assurer ces trajets. Mais pour les premiers passagers, rien ne s’est passé comme prévu. Certains sont restés bloqués plusieurs jours à Sète.

Face à ces couacs, le préfet de l'Hérault a publié le communiqué suivant, le 14 juillet dernier :

LIAISONS EN FERRY VERS LE MAROC DEPUIS SETE (HERAULT)

Dysfonctionnements des escales des navires Victoria 1 et Romantika de la société Tanger Med.

Des dysfonctionnements ont été relevés dans l’organisation des premières escales des navires Victoria 1 et Romantika affrétés par la société Tanger Med, auprès de la compagnie de navigation maritime Tallink Grupp, les 10 et 13 juillet 2021 dans le port de Sète (Hérault) :
- Non respect des dates et horaires d’escale ;
- Manquements dans l’information des passagers quant aux dates et horaires d’embarquement susceptibles de générer des troubles à l’ordre public ;
- Défaut dans les délais de transmission aux autorités des informations requises relatives aux passagers.

En raison des difficultés rencontrées par la société de transport maritime, les passagers disposant de titres de transport sur les navires Victoria 1 et Romantika sont invités à se rapprocher sans délai de la compagnie pour s'assurer de la possibilité d'embarquer.

En l'absence d'escale effectivement prévue, les passagers concernés ne pourront pas accéder au Port de Sète. Les services de l'Etat sont en contact avec les représentants de la compagnie et l’établissement public régional Port Sud de France pour permettre la résolution de ces difficultés.

Les escales des compagnies GNV et BALEARIA sur le port de Sète ne sont pas concernées par ces difficultés.

Rappel des faits, la succession de couacs

Intershipping avait initialement proposé quatre dates de départ aux voyageurs : les 10, 13 15 et 17 juillet. Ces trajets estivaux à moindre coût ont été mis en place entre la France et le Maroc dans le cadre de l’opération Marhaba. Elle vise à permettre le retour au pays des marocains résidant à l’étranger (MRE), par avion ou bateau. Mais une fois les billets vendus, impossible pour les passagers d’obtenir un quelconque renseignement de la part de l’opérateur.

Site internet inaccessible, désactivation de la ligne téléphonique, silence sur les réseaux sociaux... excepté de la part des voyageurs qui y expriment leur mécontentement.

Des journalistes marocains, dont la correspondante de Maglor à Sète, se sont rendus au siège social de la compagnie à Tanger pour obtenir des renseignements. Mais la porte est restée close.

Des retards inexpliqués

Comme les renseignements, les bateaux se sont fait attendre. Samedi 10 juillet au matin, les premiers passagers ont pu prendre place à bord d'un ferry dans le port de Sète. Mais le lendemain, les autorités du port héraultais ont indiqué qu’un seul des deux bateaux avait reçu l’autorisation d’accoster. Il a donc fallu attendre que le premier navire laisse la place au suivant. Et les retards se sont accumulés.

Plus d’une trentaine de familles ont ainsi été retenues à quai pendant plusieurs jours. Jeudi 15 juillet, la Croix rouge a été dépêchée sur place afin de porter assistance aux voyageurs dont le départ avait été retardé.

Des tensions sur le port de Sète

Avant la désactivation de son site internet, la compagnie Intershipping a posté un message le 9 juillet signalant la saturation des départs depuis Sète. Elle a également indiqué qu’il ne serait pas possible d’obtenir des billets sur place et que le site internet serait de nouveau opérationnel le 12 juillet. Mais à l’heure actuelle, il n’est toujours pas possible d’y accéder.

Sans informations, des passagers désespérés se sont rendus sur le port dans l’espoir d’obtenir un billet. Les esprits se sont alors échauffés.

Selon France 3 Occitanie, pour mettre fin aux tensions, les forces de police ont décidé de bloquer l’accès du port aux passagers dépourvus de billet. Seuls ceux achetés sur le site internet de la compagnie étant acceptés.

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