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Un appel à la justice sociale : Les veuves d'anciens combattants marocains face à l'injustice

Maglor - Dans une lettre envoyée au Directeur de l'Office National des Combattants et des Victimes de Guerre (ONaCVG) de Casablanca, M. Omar Samaoli, gérontologue de renom, a soulevé une question cruciale concernant le sort des veuves d'anciens combattants marocains. Ces femmes, qui ont souvent vécu dans l'ombre des sacrifices militaires de leurs époux, se retrouvent aujourd'hui exclues de prestations financières, en raison d'une absence de carte d'anciens combattants chez leurs défunts maris.

Une initiative généreuse mais insuffisante

Dans sa lettre, M. Samaoli a salué l'initiative de l'ONaCVG, qui a mis en place une cagnotte pour aider ces veuves démunies, en particulier celles résidant dans la région de Drâa. Cette démarche est un geste d'empathie sincère qui mérite reconnaissance. Cependant, M. Samaoli a mis en garde contre le risque que cette aide ponctuelle entérine une exclusion définitive de ces femmes de toute forme de soutien pérenne.

Une exclusion contestable

L'argument principal de l'exclusion repose sur le fait que les défunts époux des veuves n'avaient pas demandé la carte des anciens combattants. Or, M. Samaoli souligne que cet aspect administratif pourrait être surmonté. Il est crucial de remettre en question cette exclusion qui semble injuste au regard des services rendus à la France par ces anciens soldats. Les formalités administratives ne devraient pas être un obstacle à la reconnaissance et au soutien des sacrifices faits par ces hommes et leurs familles.

Un précédent inspirant

Pour illustrer son propos, M. Samaoli fait référence à une mesure prise par le gouvernement français en janvier 2023, qui a accordé l'Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA) à des anciens tirailleurs sénégalais. Cette mesure a levé la condition de résidence en France, permettant à ces vétérans de s'installer au Sénégal tout en bénéficiant du soutien de l'État français. Cette flexibilité dans l'application des règles pourrait servir de modèle pour résoudre le problème des veuves marocaines.

Une proposition de solution

M. Samaoli propose que la France envisage un geste similaire envers ces veuves, en leur permettant d'obtenir une prestation de réversion à titre exceptionnel. Un tel geste serait non seulement juste, mais également une manière de reconnaître et de réparer une partie de l'injustice historique dont ces femmes sont victimes.

La responsabilité morale de la France

L'appel de M. Samaoli est avant tout un appel à la justice sociale et à la responsabilité morale de la France. Il invite le gouvernement français à se saisir de ce dossier et à apporter une solution durable pour assurer à ces veuves des moyens de subsistance dans leurs vieux jours. Il s'agit de reconnaître les sacrifices consentis par leurs époux et de leur garantir une forme de sécurité et de dignité.

La lettre de M. Omar Samaoli est un plaidoyer puissant pour la justice et la reconnaissance des droits des veuves d'anciens combattants marocains. Elle rappelle que les actions de solidarité doivent aller au-delà des gestes ponctuels et s'inscrire dans une démarche plus large de réhabilitation et de justice pour ceux qui ont servi la France. Il est impératif que le gouvernement français entende cet appel et agisse en conséquence pour réparer cette injustice historique.

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