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Le Maghreb en force au festival de Cannes 2023

Aperçu sur l’ensemble des films algériens, marocains et tunisiens sélectionnés dans les quatre sections du Festival de Cannes 2023.

Tunisie

Pour la première fois depuis plus de cinquante ans (avec Une si simple histoire d’Abdellatif Ben Ammar en 1970), la Tunisie retrouve la compétition du festival avec le nouveau film de Kaouther Ben Hania, Les Filles d’Olfa. Avec Hend Sabri en tête d’affiche, le docu-fiction met en place « un dispositif hors du commun afin de lever le voile sur l’histoire d’Olfa », mère tunisienne de 4 filles, dont les deux aînées se retrouvent dans les mains de Daesh, dans la Libye voisine. Cette coproduction Tunisie/France/Allemagne/Arabie saoudite sera distribuée en Tunisie par Hakka Distribution et en France par Jour2Fête.
Kaouther Ben Hania – dont la précédente œuvre L’Homme qui a vendu sa peau, passée par Venise, a permis à la Tunisie de dégoter une historique nomination aux Oscars 2021 –, est une habituée de la Croisette : elle a présidé le jury de la Semaine de la critique en 2022, tandis que son film La Belle et la meute a été présenté à Un Certain Regard en 2017. Son premier long métrage, Le Challat de Tunis, déjà un docu-fiction, figurait dans la sélection cannoise de l’Acid en 2014.

Côté Acid justement, la réalisatrice tunisienne Sonia Ben Slama présentera cette année son documentaire Machtat, après son avant-première mondiale en Suisse, au festival Visions du Réel. La coproduction Tunisie/Liban/France/Qatar part à la rencontre de Fatma et ses filles Najeh et Waffeh, qui travaillent comme “machtat”, des musiciennes traditionnelles qui animent les cérémonies de mariage, dans la ville de Mahdia. Sans distributeur français pour le moment, c’est la société libanaise de ventes internationales Khamsin Films qui en détient les droits.

Algérie

Pas vraiment de porte-étendard algérien dans les longs métrages cette année, à l’exception d’Omar la fraise, le premier long métrage d’Elias Belkeddar, avec Reda Kateb et Benoît Magimel, tourné à Alger. La production Studiocanal, qui sortira sur les écrans français le 24 mai, suit le bandit éponyme en cavale en Algérie, où il vit de petites magouilles, accompagné de son illustre acolyte Roger ; après avoir régné sur le milieu du banditisme français durant des décennies, ils doivent ensemble accepter leur nouvelle vie, alors qu’ils n’ont vécu jusqu’à présent que dans la débauche et la violence. En sélection officielle, le film sera présenté en séance de minuit.

Notons quand même que l’Algérie est représentée dans la sélection des courts métrages de la Quinzaine des cinéastes, avec La Maison brûle, autant se réchauffer de Mouloud Aït Liotna – les adieux d’un jeune homme à la Kabylie avant son départ pour la France.

Maroc

Toujours en sélection officielle, deux films marocains seront projetés dans la section Un Certain Regard, où figurait l’an dernier Le Bleu du caftan de Maryam Touzani. Dans son documentaire La Mère de tous les mensonges, la productrice-réalisatrice Asmae El Moudir plonge dans la mémoire de sa famille, de son quartier et de son pays après avoir retrouvé l’unique photo de son enfance, dans laquelle elle est persuadée ne pas figurer, malgré ce qu’en disent ses parents. Visiblement sans distributeur français, la coproduction Maroc/Égypte/Qatar/Arabie saoudite est vendue par la société autrichienne Autlook Filmsales.

Le réalisateur marocain Kamal Lazraq, notamment passé par la Cinéfondation, signe Les Meutes, un premier long métrage qui plonge dans les faubourgs populaires de Casablanca où Hassan et Issam, père et fils, enchaînent les petits trafics pour la pègre locale, avant d’être chargés de kidnapper un homme : commence alors une longue nuit à travers les bas-fonds de la ville… Vendue par Charades, la coproduction Maroc/France/Belgique/Arabie saoudite sera distribuée en France par Ad Vitam.

Le cinéaste marocain Faouzi Bensaïdi viendra présenter Déserts à la Quinzaine des Cinéastes, un cinquième long-métrage qui suit Mehdi et Hamid, deux amis identiques employés d’une agence de recouvrement, qui sillonnent les villages du grand Sud marocain dans leur vieille voiture et essaient de jouer aux durs pour faire du chiffre, jusqu’au jour où ils font la rencontre de l’Évadé, qui marque le début d’un périple imprévu et mystique. La coproduction Maroc/France/Belgique/Allemagne/Danemark sortira en France sous pavillon Dulac Distribution.

Enfin, la Marocaine Zineb Wakrim présentera son court métrage Ayyar, son film d’école réalisé à l’École supérieure des arts visuels de Marrakech, dans la section Cinéfondation.

Boxoffice Pro Maghreb

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