La campagne MARHABA 2023 est marquée par de deux nouvelles mesures concernant l'Admission Temporaire des véhicules de tourisme, tel qu'indiqué dans la récente circulaire de l'administration des Douanes et Impôts Indirects ( voir ici). Toutefois, ces mesures sont largement considérées comme insuffisantes en termes d'efforts de l'administration et de manque d'innovation fondamentale, comme l'a souligné un MRE attentif aux dispositions de cette circulaire. Dans un article destiné à la publication, il a exprimé sa profonde déception à l'égard de cette réglementation qui continue d'imposer de nombreuses difficultés aux Marocains Résidants à l'Étranger lors de leurs voyages au Maroc, en particulier pour ceux privilégiant la voie terrestre.
La circulaire de l'Administration des Douanes des Impôts Indirects n'apporte rien de neuf sur le fond, et elle continu d'imposer de nombreuses difficultés aux Marocains Résidants à l'Étranger (MRE) lors de leurs voyages au Maroc, et plus particulièrement à ceux, nombreux qui s'y rendent par la voie terrestre.
Certaines dispositions inscrites dans ce document semblent absurdes, comme l'obligation de voyager avec des pièces justificatives telles que des fiches de paie ou des bilans d'entreprise. Cette exigence crée le sentiment que l'on doit prouver la légitimité des fonds utilisés pour des achats modestes, voire exclut les chômeurs.
Les MRE se retrouvent souvent en situation irrégulière en raison de la complexité de ces réglementations, ce qui engendre du stress et les expose à l'arbitraire des fonctionnaires zélés.
De nombreux MRE ont renoncé à offrir des cadeaux à leurs proches ou ont réduit leurs visites au Maroc en conséquence.
Les institutions censées défendre les intérêts des MRE semblent inactives et donnent l'impression d'être là essentiellement pour servir de rempart qui étouffe toute contestation.
Cette réglementation est non seulement contre-productive du point de vue économique et stratégique dans la relation du Maroc avec sa diaspora, mais elle semble également ignorer le discours royal du 20 août 2022.
Certes, certains continueront à dire "Goulou l3am ziin" et présenteront cette circulaire de l'Administration des Douanes comme une avancée. Ils soulignent notamment le fait que la légalisation des procurations pour l'Admission Temporaire des véhicules n'est plus nécessaire. Cependant, je suis désolé de dire que cette légalisation de la signature relevait d'une absurdité incommensurable. Cette disposition aurait dû être supprimée depuis longtemps, et l'administration devrait présenter des excuses sincères aux usagers MRE et à tous les Marocains pour la symbolique qu'elle représente dans la mesure où elle mettait le fonctionnaire de toute mairie étrangère au dessus du douanier marocain quel qu'en soit le rang ou le grade.
Un de mes amis a vécu une expérience amère : lorsqu'il s'est rendu avec son épouse à la douane de Bab Sebta au Maroc, il a voulu enregistrer temporairement son véhicule familial sur le passeport de sa femme. En effet, il devait effectuer un aller-retour en Europe pour des raisons professionnelles dans une semaine, tandis que ses enfants et son épouse devaient rester au Maroc pendant un mois et demi. Il a pris soin de rédiger lui-même une procuration sur papier libre au nom de son épouse. Malheureusement, les douaniers marocains ont refusé de procéder à l'opération, exigeant que sa signature sur la procuration soit légalisée par une autorité étrangère ou un consulat. Malgré ses protestations légitimes, en leur expliquant qu'il était présent en personne et qu’il signait le document en faveur de son épouse qui était également présente, et en leur fournissant tous ses documents tels que son passeport marocain et sa carte nationale d'identité, rien n'a pu être fait. Il a été contraint de retourner en Espagne pour faire légaliser sa signature dans une mairie. Quel non-sens, on marche sur la tête !
Quand est-ce que les MRE seront-ils véritablement associés aux décisions qui les concernent ?
Plus généralement, et au-delà de cette circulaire, à défaut d'une réelle politique proactive vis à vis des MRE, entre l'Administration marocaine et la diaspora, continuera le long chapelet des frustrations et des défiances, où le perdant est ce beau Maroc que les MRE, chérissent, et aiment par-dessus-tout. Les récentes positions d'un Abdessamad Nasser sont un exemple emblématique de cet attachement à la Mère Patrie.