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Tunisie : les Etats-Unis «profondément préoccupés» par la dissolution du Parlement

Washington s'est dit jeudi "profondément préoccupé" par la décision du président tunisien Kais Saied de dissoudre le Parlement, en appelant à un retour rapide à un "gouvernement constitutionnel".

(AFP) - Huit mois après avoir suspendu l'Assemblée des représentants du peuple pour s'arroger les pleins pouvoirs, M. Saied a annoncé mercredi sa dissolution, faisant vaciller l'expérience démocratique dans le pays berceau du "Printemps arabe".

"Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par la décision du président tunisien de dissoudre unilatéralement le Parlement et par les informations selon lesquelles les autorités tunisiennes envisagent des mesures légales contre des membres du Parlement", a dit le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, lors d'une conférence de presse.

"Nous avons systématiquement dit aux responsables tunisiens que tout processus de réforme politique devrait être transparent et inclusif, et entrepris en coordination avec un éventail de partis politiques, de syndicats et d'(organisations) de la société civile", a-t-il ajouté.

"Un retour rapide à un gouvernement constitutionnel, comprenant un Parlement élu, est essentiel à la gouvernance démocratique et nous nous assurerons (de fournir) un soutien large et durable aux réformes nécessaires pour aider l'économie tunisienne à rebondir", a-t-il encore dit.

Kais Saied a fait son annonce quelques heures après que des députés ont bravé la suspension du Parlement, dominé par le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, en organisant une séance virtuelle au cours de laquelle ils ont voté pour annuler les mesures exceptionnelles décidées par le chef de l'Etat depuis son coup de force.

Le président a qualifié cette réunion de "tentative de coup d'Etat qui a échoué" et a accusé les participants de "comploter contre la sécurité de l'Etat", demandant à la ministre de la Justice d'engager des poursuites à leur encontre.

Le chef du Parlement, Rached Ghannouchi, a rejeté dans un entretien à l'AFP la dissolution de l'Assemblée, assurant qu'elle allait poursuivre ses activités pour sauver, selon lui, la démocratie.

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