Bruxelles négocie actuellement avec Riyad pour retrouver le contrôle de la Grande mosquée du Cinquantenaire située dans la capitale belge. L'édifice religieux, géré et financé depuis la fin des années soixante par l'Arabie Saoudite, est accusé d'être sous "influence salafiste".
Pour y parvenir, les négociations se poursuivent avec l'Arabie Saoudite car c'est Riyad qui assure la gestion et qui finance la Grande Mosquée du Cinquantenaire située à Bruxelles. Une convention a été signée pour cela entre les deux pays à la fin des années soixante.
Depuis plusieurs mois, des voix s'élèvent pour que le bail saoudien, signé à l'époque pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans, soit annulé. Dans un rapport publié en octobre dernier, la Commission d'enquête belge sur les attentats terroristes de mars 2016 accuse la mosquée d'être sous "influence salafiste".
- "C'est la première fois qu'un pays considère que c'est dangereux pour sa sécurité intérieure et qu'il décide de mettre fin à ce dispositif dans son pays. Moi, je souhaiterais que ce dispositif soit démantelé à l'échelle mondiale parce qu'il représente une menace pour la sécurité mondiale"*, a expliqué Georges Dallemagne, ancien vice-président de la Commission d'enquête, au cours d'une interview le mois dernier.
Les accusations de "radicalisme" et "d'intolérance religieuse" ont été balayées quelques jours plus tard par le directeur de la Grande mosquée de Bruxelles. "Ce n'est pas du tout ce que nous enseignons ici. Et c'est exactement ce que je souhaite rappeler aux autorités belges et c'est ce que j'ai toujours dit. Nous n'enseignons certainement pas ce genre de choses ici", a déclaré Tamer Abou el Saod.
Le 19 janvier dernier, un accord sur la passation de la mosquée a bien été conclu entre le ministre belge des Affaires étrangères et son homologue saoudien lors d'une rencontre à Bruxelles. Mais les termes de cet accord devraient être dévoilés courant février car certains détails sont toujours en cours de négociations.