CMEADD et ISGA-Fès : un partenariat visionnaire au service de l’IA en Afrique

Hicham TOUATI - L’Institut Supérieur d’Ingénierie et des Affaires (ISGA-Fès) a été, le jeudi 27 février 2025, le théâtre d’un événement majeur : la première édition de la Conférence sur l’Afrique et l’Intelligence Artificielle. Placée sous le thème « Afrique & Intelligence Artificielle : Construire un avenir durable grâce à l’IA », cette rencontre d’envergure internationale a vu le jour grâce à une collaboration fructueuse entre le Centre Marocain des Études Africaines et du Développement Durable (CMEADD) et l’ISGA-Fès. L’ambition affichée était claire : offrir un espace de réflexion et d’échange sur les mutations profondes que connaît le continent africain à l’ère de l’intelligence artificielle.

Dès les premières heures de la matinée, l’effervescence était palpable. Une affluence remarquable s’est pressée dans la salle de conférences, où se côtoyaient experts, chercheurs et étudiants venus d’horizons divers. La diversité du public, marqué notamment par la présence de jeunes internationaux issus d’Afrique et d’Asie, a témoigné de la pertinence du sujet et de son écho au-delà des frontières marocaines. Les interventions, d’une grande richesse, ont abordé, en présentiel et à distance, des thématiques cruciales telles que la souveraineté numérique, le cybercolonialisme, l’impact de l’IA sur les économies émergentes, ou encore son rôle dans la transition énergétique et éducative.

Le président du CMEADD, Mohammed Rida NOUR, a souligné l’urgence d’accompagner la jeunesse africaine dans cette nouvelle ère numérique, insistant sur le fait que l’intelligence artificielle s’immisce dans tous les aspects de la vie quotidienne, du matin au soir. Il a mis en avant la nécessité d’une prise de conscience collective pour doter les jeunes Africains des compétences indispensables à leur émancipation technologique. De son côté, Siham AMMARI, directrice pédagogique de l’ISGA-Fès, a salué la portée symbolique de cette conférence, affirmant qu’il s’agissait d’une première dans la région de Fès, et qu’elle s’inscrivait dans la vision stratégique portée par Tawhid CHTIOUI. Elle a rappelé l’engagement de l’ISGA en faveur de l’innovation et du développement durable, insistant sur l’importance de former des talents capables de façonner un avenir technologique inclusif et responsable.

La qualité des interventions a constitué l’un des points forts de cette édition inaugurale. Des personnalités éminentes du monde académique et entrepreneurial ont partagé leur expertise, à l’image de Meryem LAKHDAR, vice-présidente du CMEADD et professeure à la FSJES-Fès, Fatima Zahra RAIS, professeure à l’ISGA, Kaoutar LAHMADI ou encore Loubna KARROUM, directrice générale de KARDEV et figure influente du Forum Africain des Énergies Renouvelables.

 L’excellence du quatrième panel, consacré aux liens entre IA, savoir et éducation, a été unanimement saluée. Abdoulaye Diop et ZOZIME Alphonse TAMEKAMTA ont brillamment exposé les défis et opportunités que représente l’IA pour l’enseignement en Afrique, suscitant des échanges nourris avec les étudiants, dont les interrogations ont traduit une véritable volonté d’appropriation de ces technologies émergentes.

L’intervention remarquée du professeur MOEZ Hassen, directeur général de la chambre de commerce et d’Industrie du CapBon en Tunisie, a également marqué les esprits. Abordant avec éloquence le lien entre IA et développement durable, il a apporté un éclairage précieux sur les perspectives d’une intégration harmonieuse de ces avancées technologiques dans les économies africaines.

Au-delà de la richesse des débats, cette conférence a consacré un partenariat stratégique entre le CMEADD et l’ISGA-Fès. Mohammed Rida NOUR a insisté sur la profondeur de cette alliance, soulignant qu’elle ne se limitait pas à une coopération ponctuelle mais s’inscrivait dans une dynamique de long terme. Il a salué l’engagement de l’ISGA-Fès, qu’il a qualifié de partenaire fiable, dans la promotion de l’excellence académique et de l’innovation.

Cette première édition de la conférence sur l’Afrique et l’Intelligence Artificielle a marqué les esprits, tant par la pertinence des discussions que par l’engouement qu’elle a suscité. Elle a ouvert de nouvelles perspectives de collaboration entre chercheurs, étudiants et institutions, consolidant ainsi la place du Maroc dans le débat sur l’avenir numérique du continent. Un succès retentissant qui augure d’autres rencontres tout aussi prometteuses.